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1 septembre 2013 7 01 /09 /septembre /2013 00:30

batum espagne

 

Place aux choses sérieuses ! Ce soir à Ljubljana s’est achevée la préparation de l’Equipe de France, une série d’une dizaine de matches d’un niveau assez inégal, où les Bleus nous auront tout à la fois ravis et frustrés, rassurés et inquiétés. Bref, une préparation comme on en voit finalement assez souvent, à ceci près : Vincent Collet et son staff n’ont pas traîné pour décider qui serait du voyage en Slovénie, ce qui est fatalement un signe positif pour le vécu collectif, les automatismes des douze sélectionnés. Enfin, aucun de nos joueurs ne s’est sérieusement blessé lors de ces matchs amicaux, ce qui est évidemment primordial avant d’aborder l’Euro.

 

Sur le bilan comptable en lui-même, ne lui donnons pas une importance exagérée. La France termine avec 7 victoires pour 3 défaites. Ce qui ne veut pas dire grand-chose. Elle aura relativement facilement assuré face aux équipes les moins prestigieuses, du genre de celles qu’elle devra écarter au premier tour de l’Eurobasket. En revanche, si elle s’en est sortie - de peu - face à la Serbie et la Slovénie (deux équipes qui semblent à même de jouer les outsiders dans les jours qui viennent), elle s’est cassée les dents sur les deux vrais gros morceaux qui lui étaient opposés, Grèce et Espagne. Deux favoris pour le titre.

 

Face aux Grecs, en début de préparation, les Bleus n’étaient sans doute pas au même point de préparation et de forme que leurs adversaires, et se sont montrés incapables de tenir le coup sur les postes extérieurs, à l’image de nos présumés leaders Parker et Batum. Les Grecs seront forts à l’Euro, pas de doute là-dessus. Lors de ce match, Alexis Ajinça a certes scoré 16 points (à 7/8 !), mais n’a finalement passé que dix minutes sur le terrain, à cause des fautes. Nous y reviendrons…

 

L’Espagne c’est une autre histoire. L’ennemi intime des Bleus s’est à nouveau montré intraitable, tant à Madrid qu’à Montpellier, alors même que ce sont deux des performances les plus encourageantes pour l’EDF. Lors de la seconde manche, en particulier, les Français avaient la partie en mains, et comme l’a finalement bien résumé Nico Batum, ont plus donné la victoire aux Espagnols que ces derniers ne sont allés le chercher. Ce qui arrive fréquemment lorsqu’un avantage psychologique existe entre deux équipes. Même si l’équilibre de l’escouade espagnole s’est largement déplacé de la peinture sur les extérieurs (quelle ligne arrière Rodriguez – Rubio – Llull – Calderon !), le résultat est le même, depuis de trop longues années… Et même si Marc Gasol semble assez esseulé in the paint, il va falloir le contrôler un minimum.

 

Reste au final une impression tout de même positive, de ce long mois d’août… Les Bleus, à l’image de ce que l’on avait déjà commencé à voir depuis 2011, sont de plus en plus efficients en attaque, plus adroits globalement, mais hélas aussi moins durs qu’avant en défense. A ce titre le choix d’un back up comme Thomas Heurtel derrière TP n’est pas anodin, et symptomatique aussi sans doute d’un choix délibéré de Vincent Collet, de ne pas aller contre la nature des talents présents. Si la France doit mettre plus de points pour gagner, elle les mettra. Qui s’en plaindra ? Dans le même ordre d’idées, la sous utilisation de Charles Kahudi, notre stoppeur attitré sur les extérieurs, lors des matches amicaux, va aussi dans le sens d’un changement de philosophie, en douceur… Les boulons défensifs ont tout de même été resserrés, lors du dernier match, contre la Slovénie, et il faudra impérativement que ce soit le cas désormais : lors des trois défaites de préparation, les Bleus ont encaissé plus de 80 points de moyenne… A ce train là, personne, sauf peut-être l’Espagne, ne peut s’en sortir.

 

Concernant les joueurs, leur forme actuelle, leur utilisation par le coach et l’impression dégagée par chacun d’entre eux, quelques changements semblent également poindre, par rapport aux standards habituels. Il est temps de faire une rapide revue d’effectifs.

 

Nando de Colo #12 : Il est devenu au fil des années le joker offensif de l’EDF. C’est à nouveau dans ce rôle qu’on l’attend en Slovénie. Il est l’un des meilleurs de l’équipe pour se créer des shoots, mettre des points face aux grosses défenses. N’a pas forcément le volume de jeu pour être titulaire, mais avoir un tel talent sur le banc, c’est une bénédiction pour Collet. Un des plus réguliers en prépa.

 

Johan Petro #7 : On le connait, surtout pour ses travers défensifs que pour ses bonnes mains. Mais il est finalement une bonne pioche, à ce stade. Efficient à mi-distance, pas ridicule aux rebonds, il évite la plupart du temps les sautes de concentration dont il est habituellement coutumier. S’est visiblement bien accommodé de son rôle d’intérieur de complément. 2m12, et 5 fautes à donner sur Gasol and co.

 

Tony Parker #9 : je ne partage pas l’enthousiasme assez général qui a suivi ses 26 points en une mi-temps contre l’Espagne. Il semble fatigué, après une saison de marathonien hyperactif (finales NBA, tournée en Asie…), et des années sans se reposer l’été… Ne s’est pas blessé, ce qui est essentiel, tant sa présence est la condition sine qua non de nos ambitions en Slovénie. Devra être ménagé sur le premier tour, et il faut souhaiter pour cela que ses back ups fassent bien le boulot. Alors, sur les matches couperet, on reverra peut-être le TP plein de jus, inarrêtable en pénétration, qui régale depuis des années, au Texas ou ailleurs.

 

Tomas Heurtel #10 : la surprise du chef. Adroit, vif, plein de culot en attaque, avec un belle vision du jeu en prime. Thomas perd peu de balles, et semble vraiment en grande forme. Un cabochard. Ne doute de rien. Hélas, mais on le savait, ses appuis de ballerine en attaque se transforment en semelles de plomb de l’autre côté du terrain, et il faudra faire avec cette faiblesse récurrente dans son jeu, et compenser au mieux sur les aides défensives.

 

Antoine Diot #6 : le dernier match, gagné aux forceps contre la Slovénie, avec un Diot ultra présent dans le money time, a dû changer pas mal de choses pour lui. Jusqu’ici, il avait presque l’air d’une erreur de casting, tant son apport était faible, et tant Collet semblait devoir le cantonner au bout du bout du banc… Mais contre le pays hôte de la compétition à venir, on a retrouvé Antoine tel qu’il est vraiment : fiable balle en main, clairvoyant (belle entente avec Ajinça), adroit et clutch. Pas manchot en défense, ce ne sera pas du luxe à ce poste.

 

Michaël Gélabale #15 : le métronome. Connu de tous en Europe, il est à la fois discret et indispensable à cette équipe. Solide en défense, sans réel point faible. Il reste sans doute le meilleur Bleu sur le catch and shoot. On aimerait parfois le voir prendre plus d’initiative, mais à sa décharge, il fait vraiment rarement de mauvais choix.

 

Joffrey Lauvergne #4 : la surprise du chef, bis ! Parti pour, au mieux, passer le cut de peu et cirer le banc, le fils de son père a montré qu’il a de qui tenir, et sera bien plus qu’un joueur de complément. A énormément progressé au Partizan. Par sa taille, ses qualités athlétiques et son énergie, il est déjà indispensable à l’équilibre défensif de l’EDF. Un rebondeur naturel. Comme dirait Jacques Monclar, Joffrey c'est une usine ! A parfois tendance à s’égarer, et à disparaitre, comme face à l’Espagne à Montpellier. Défaut de jeunesse, sans doute. Il faudra rester focus en Slovénie.

 

Nicolas Batum #5 : Batman est potentiellement le meilleur ailier du Vieux Continent. Ses performances face à l’Espagne (28 puis 24 d’évaluation) plaident pour lui. Il doit encore gagner en régularité, il le sait, il y travaille. Est devenu très fiable aux lancers, à trois points, et a vraiment progressé dans son jeu de passes. Devra endosser un costume de leader lors des gros matches, et ne pas confondre alors les termes leader et sauveur… Si Batum parvient à exploiter tout son potentiel, on sera bien.

 

Charles Kahudi #8 : une situation un peu bancale pour l’instant. Depuis toujours, il fait partie des joueurs qui sont à la limite de faire le voyage, ou rester à la maison. Cette fois, il sera là, et si l’on se fie à ses performances d’il y a deux ans, c’est un vrai bonus, tant sa défense et de niveau international. Mais la préparation ne plaide pas vraiment pour lui : très peu utilisé, il n’a pas pesé réellement, et semble encore chercher sa place et son rôle. Polyvalent et appliqué, il pourra se rendre utile, si Collet le fait jouer.

 

Alexis Ajinça #14 : Un arc en ciel ! Le soleil et la pluie en même temps… Alexis, à voir jouer, est aussi enthousiasmant qu’il est frustrant. Il est devenu un vrai bon joueur, potentiellement une arme atomique en attaque au poste de pivot, mais peine encore à accomplir les exploits pour lesquels on le devine paré. Doit absolument se canaliser et éviter les fautes bêtes, notamment sur les extérieurs. Des mains en or, même s’il a parfois pêché par excès de précipitation lors de la préparation. Un intimidateur hors pair, comme nous n’avons jamais eu en EDF (pardon Fred Weis). Son bon dernier quart contre les Slovènes doit le mettre en confiance.

 

Florent Piétrus #11 : lui aussi, on le connaît, tout le monde le connaît en Europe. Il est la clé de voûte défensive de notre équipe de France, et assure par son activité de l’ombre des balles volées, des shoots loupés adverses, des rebonds offensifs. Il est indispensable, même s’il n’est sans doute pas souhaitable qu’il joue trop. Son jeu à l’énergie doit bénéficier d’une fraicheur physique optimale, pour réellement être efficace. Une valeur sûre, un totem.

 

Boris Diaw #13 : Leader spirituel des Bleus avec son pote TP, il m’inquiète au plus haut point. Semblait assez saignant en début de préparation, mais s’est peu à peu enfoncé dans l’insignifiant sur les derniers matches. A se demander si sa condition physique, toujours précaire en apparence, n’est pas une limite infranchissable dès lors que le niveau athlétique des adversaires progresse… Il n’est pas tabou de dire que Boris est sans doute un poil trop gros, pour un gars qui joué les finales NBA et n’a quasiment pas coupé cet été… Ok, le Président tient sur ses appuis face à n’importe quel Babar des raquettes, sa qualité de passe est intacte, mais il a disparu des écrans statistiques aux rebonds, contres, et même points marqués. Il nous doit une revanche en Slovénie.

 

 

… Voilà, finalement, comme à chaque fois, bien difficile de savoir si les bonnes surprises vont confirmer, si les déceptions ne vont pas s’estomper, si les inquiétudes sont bien fondées. On en saura plus à partir de la semaine prochaine, et encore pus certainement lors du second tour. Là, on verra vraiment si nos Bleus sont taillés pour l’aventure qui s’offre à eux. Bonne chance à eux, il en faudra. Forcément.

 

 

 

 

Récapitulatif des scores en préparation :

 

France - Finlande (02/08/13, à Pau) : 101 – 93

Allemagne – France (06/08/13, à Mannheim) : 84 – 89

France – Allemagne (09/08/13, à Strasbourg) : 74 – 66

France – Croatie (10/08/13, Strasbourg) : 92 – 60

France – Grèce (11/08/13, à Strasbourg) : 67 – 79

France – Serbie (15/08/13, à Antibes) : 78 – 74 (OT)

France – Géorgie (17/08/13, à Antibes) : 86 – 71

Espagne – France (23/08/13, à Madrid) : 85 - 76

France – Espagne (26/08/13, à Montpellier) : 84 - 85

Slovénie – France (31/08/13, à Ljubljana) : 65 - 70

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21 août 2013 3 21 /08 /août /2013 23:09

 slovenia

 

Allez, histoire de patienter, entre deux matches de prépa, voici une preview de ce qui attend l'équipe de France à l'Eurobasket Slovène, du 4 au 22 septembre 2013...

 

 

De l’avis général, la France est franchement bien tombée, avec cette poule initiale au sein de laquelle elle devra affronter la Grande Bretagne, l’Ukraine, Israël, l’Allemagne et nos voisins Belges… Il semble permis de voir plus loin : sur le potentiel pur, sur l’expérience et le talent, l’EDF peut (doit?) terminer en tête de ce groupe. Un sans faute lors de ce premier acte est largement envisageable, d’autant que certains de nos adversaires à venir n’ont, eux non plus, pas été épargnés par les forfaits… A ce titre, il est utile de rappeler que la seconde phase de poule gardera « en mémoire » une partie des résultats de la première phase : les victoires acquises contre les meilleures équipes de ce groupe A seront conservées pour la suite. D’où l’intérêt de ne rien lâcher en route.

 

D’emblée, l’Allemagne se présentera face aux Bleus. Récemment dominée en préparation, privée de son vieux Wunderkid Dirk Nowitzki, et même du Caveman Chris Kaman, cette équipe-là ne semble pas en mesure de résister longtemps à l’impact athlétique de l’EDF. Attention, quand même, nos deux confrontations en préparation l’ont démontré, les teutons ne lâchent rien, et seront prêts au combat.

 

Place à la Grande Bretagne ensuite. Un roster où la liste des forfaits a plus de gueule que le cinq de départ… Pensez que la frontline Britannique aurait pu être composée de Joel Freeland, Pops Mensah-Bonsu et Luol Deng… Au final, ça sent la loose outre Manche, et il y a peu de chance de voir cette équipe briguer un des trois spots pour le tour suivant.

 

Israël sera au menu du 6 septembre. Un rival historique, sur lequel l’EDF avait pris la mauvaise habitude de se casser les dents dans les années 80… mais ça, c’était avant! La colonne vertébrale issue du Maccabi (Pnini, Eliyahu, Green, Halperin) est certes un gage de solidité, d'expérience, mais ça sera quand même juste pour viser mieux qu’un rôle d’outsider dans ce groupe A. L’examen du roster montre qu’aucun joueur ne dépasse 2m05, une tare souvent rédhibitoire à ce niveau.

 

L’Ukraine, qui nous a souvent posé problème dans un passé récent, ne devra pas être négligée. L’ex-Béarnais et ailier emblématique de la sélection Artur Drozdov ne sera pas là. Le coach Mike Fratello est finalement la principale attraction de cette équipe en reconstruction, et peut-être sa principale source d’espoir… Certains matches de préparation ont tourné à la boucherie (46-74 vs Slovénie, 68-96 vs Serbie). Avec le sérieux requis, on doit se rendre ce match-là facile.

 

Pour finir, la Belgique nous sera opposée. Les fans Français se souviennent sans doute de la courte défaite de Anvers, lors d’une finale aller de repêchages, pour l’Eurobasket 2009… Et aussi de la victoire triomphale au retour ! Hors de leurs bases, et malgré la présence de quelques joueurs de talent (le power Alex Hervelle, notamment, habitué des joutes Espagnoles et d’Euroleague), la France est largement au dessus. Attention aux sautes de concentration, tout de même : il s’agira du dernier match du premier tour, et nous serons alors sans doute – espérons-le – déjà qualifiés, face à un adversaire qui jouera peut-être sa peau à quitte ou double…

 

Par la suite, si tout va bien, nos Bleus croiseront le fer lors d’une seconde phase de poules, dont sortiront les huit quart des finalistes.

 

Il est vraiment tôt pour faire un pronostic réel de cette seconde phase. Mais sur la valeur pure des équipes, la profondeur de banc, et au jeu des désistements, on peut penser que se dégage un petit groupe de favoris : Espagne (malgré les absences de Pau Gasol, Ibaka, Mirotic, Navarro, Reyes, excusez du peu…), France (inutile de rappeler les noms des lâcheurs, hein), Grèce et Slovénie, parce qu’elle sera à domicile.

 

Derrière, quelques outsiders probables , la Lituanie, Russie, Turquie, Bosnie et Serbie… Il faut sans doute exclure de cette liste l’Italie, qui en l’absence d’Andrea Bargnani n’a pas grand-chose à proposer dans la raquette, La Lettonie privée de sa poutre maîtresse Andris Biedrins, et la République de Macédoine, car il semble inconcevable que Bo Mac Calebb puisse refaire le même show que lors du dernier Eurobasket…

 

(à suivre « EDF – Bilan des matches de préparation »… à la fin de la préparation !)

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1 juillet 2013 1 01 /07 /juillet /2013 22:49

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Le podium, une montagne d'amertume pour les Bleues...


Assommées. Ce soir, sur le plateau que leur avait consacré Sport+, les joueuses de l’équipe de France l’étaient visiblement encore, en pleine digestion de la cruelle et pour tout dire incroyable défaite de dimanche soir, face à l’Espagne (qui d’autre ?)…

 

Un tout petit point d’écart au final, vraiment que dalle. Juste la différence entre le bonheur et l’amertume, entre un titre de MVP pour Sancho Lyttle, et un match de mammouth frustré pour Sandrine Gruda… Non, contrairement à ce que certains journalistes maladroits ont pu raconter après coup, les Françaises n’avaient pas grand-chose à envier aux Ibères, et n’ont jamais été réellement dominées. Chaque équipe est parvenue à avancer ses pions, la paire de meneuses espagnoles parvenant en début de match à scléroser le jeu d’attaque bleu, tandis que la puissance intérieure des Braqueuses faisait plier l’adversaire, plus tard dans la partie… Les deux équipes se sont vraiment tenues à rien, tout au long du match. Et dans ces cas là, les individualités font souvent la différence. A ce petit jeu la doublette Alba Torrens/Sancho Lyttle a été la plus performante. Ce n’est pas nouveau, un One two punch de qualité, permet souvent de faire des petites différences, sur les affrontement les plus serrés. Les joueurs d’exception décident souvent du sort des matches d’exception.

 

On le savait, on le sentait déjà avant cette finale, que ces deux joueuses hors normes portaient en elles l’essentiel des espoirs de la Roja. Alba Torrens, c’est un modèle unique, une ailière taillée dans un corps d’intérieure, dotée d’une fluidité et d’une adresse incroyables pour sa taille… Ralentie quelques mois par une grave blessure au genou, elle est désormais revenue au niveau qui fait déjà d’elle une des superstars du circuit international, à seulement 22 ans. Quant à Sancho Lyttle, elle est l’incontestable intérieure numéro un du tournoi, produisant avec une régularité métronomique des statistiques énormes, impactant par sa seule présence athlétique l’ensemble des raquettes européennes. Ces deux là, disons le franchement, ont su encore élever leur niveau de jeu le jour de la Finale. Chez les Braqueuses, il me semble que seule Sandrine Gruda est parvenue à entrer dans cette forme de transe offensive qui finit par faire basculer un match… J’ai cru, comme beaucoup, que Céline Dumerc allait à nouveau inventer à elle seule une fin à ce match, comme elle l’avait si bien fait face à la Suède en quarts. Hélas, Caps, comme beaucoup de ses coéquipières, n’avait plus grand-chose à donner, dans la moiteur des derniers instants, peut-être même plus émoussée nerveusement que physiquement.

 

Soyons clair, les dernières minutes du match sont globalement à l’avantage des Françaises, et il s’en faut d’un miracle (on doit le voir ainsi sur la Péninsule) pour que Lyttle rentre ce tir crucial à la sonnerie des vingt-quatre secondes, puis que derrière les Bleues ne parviennent plus à donner l’estocade. Le coup est passé tout près, le casse était à portée de main, mais au final les Braqueuses se sont faites coffrer, sans qu’il n’y ait grand-chose à y redire. Juste l’ immense frustration, née de cet écart, ridiculement réduit…

 

Dommage, pour cette équipe qui aura fait un tournoi superbe. Dommage, car quoi que la pression d’être favorites ait pu leur faire perdre d’influx, les Françaises ont su gérer leur statut avec courage, maturité et enthousiasme. Une joie de jouer ensemble et de se battre qui semblait assez évidente, un des souvenirs majeurs que je garderai de cet Eurobasket.

 

Dommage aussi pour Edwige Lawson-Wade et Emmeline N’Dongue qui n’auront plus de revanche à préparer, se positionnant désormais à l’écart des joutes internationales…

 

Dommage bien-sûr, car la finale était retransmise sur France télévisions. A la bonne heure. Trois millions et demi de téléspectateurs pour la finale sur France 3. Sept fois plus que la veille sur France 4… Pas mal du tout, quand on y réfléchit. Le basket est totalement invisible des chaînes non payantes, depuis des années. Personne, en dehors de l’irréductible noyau de base des fans de basket ne connaît les joueuses, l’histoire, voire les règles de ce sport. Pour du sport féminin retransmis en  « one shot », sans publicité, sur des chaînes qui ne font finalement jamais de fortes audiences, c’est plutôt pas mal… Et qu’on arrête de nous dire que le basket français manque de résultats ! Sur les quinze dernières années, l’EDF féminine cumule cinq podiums continentaux (dont deux titres en 2001 et 2009), l’argent au JO de 2012, tandis que les hommes font deux podiums et également l’argent au JO (Sidney 2000) sur la même période. Bref, ont est constamment compétitifs, nos équipes jouent toujours la gagne, sur ces dernières années. On a des vedettes, des gens charismatiques. Mais les médias ne suivent pas. Et qu’on ne s’y trompe pas, un titre cette année pour les Braqueuses n’aurait rien changé, sur ce plan là du moins…

 

Dommage oui, car nos filles étaient prêtes pour la victoire, portées par le certitude d’en avoir les moyens, portées par l’engouement formidable que leurs matches ont soulevé, que ce soit en Vendée ou dans le Nord… Cela restera assurément une de leurs grandes réussites sur ce tournoi, que chacune de nos joueuses pourra garder au fond de son cœur et de ses souvenirs, quand il faudra revenir plus sereinement sur ce triomphe avorté.

 

Il sera bientôt temps de se projeter sur les échéances mondiales à venir, dès l’an prochain. De se remotiver vers un objectif commun, où les Françaises seront à nouveau à compter parmi les cadors… Pour celles d’entre elles qui arrivent dans la trentaine, l’occasion vaudra cher, assurément. La France du basket aura à nouveau les yeux de Chimène pour ses Braqueuses, et on reparlera d’ambitions… mais on n’en est pas là. La défaite d’hier, si elle n’a rien d’infâmant, fait vraiment mal. Je crois qu’il est juste de temps de digérer tout cela. Et de remercier les filles, pour ces magnifiques moments partagés.

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29 juin 2013 6 29 /06 /juin /2013 00:36

Nous y voilà ! Chacun l’espérait, le pressentait, notre équipe de France Féminine a confirmé ce soir sa place dans le gotha continental. Voilà les Bleues en finale, contre une grosse équipe d’Espagne, qui n’a fait de sentiment ni en quarts (+17 contre la république Tchèque) ni en demie (+19 contre des Serbes usées jusqu’à la corde)… La finale logique d’un tournoi dont plus grand monde ne semble remettre en cause ni  le niveau, ni l’intérêt.

 

Ce soir face à la Turquie, et contrairement à la veille, les Françaises n’avaient plus rien de Braqueuses. Elles ont dominé leurs rivales dans les grandes largeurs, à commencer par une raquette retrouvée, au sein de laquelle Endy Miyem (10 pts, 9 rbds) a sans doute réalisé sa meilleur sortie du tournoi.

 

Adroites, conquérantes au rebond offensif, agressives en défense, elles ont rapidement su creuser un écart significatif (12-2 d’entrée), qu’elles auront finalement su conserver quasiment de bout en bout. En vraies Patronnes.

 

ndongue.jpg

Emeline N'dongue lance une contre attaque. Elle jouera son dernier match international dimanche.

 

Oh bien-sûr, les Turques ont vendu chèrement leur peau, à l’image d’une Esmeral Tunçluer chaude comme une baraque à frites (20 pts à 7/12 aux shoots). Elles sont même revenues souffler dans la nuque des Braqueuses au cœur du dernier quart, à la faveur d’une défense exceptionnelle… Peu à peu contractées par leur manque d’adresse, sans doute un peu fatiguées, les Françaises ont paru cuire à l’étouffée dans la fournaise de cette ultime période, lorsque huit minutes durant, le cercle s’est refusé à leurs avances… C’est finalement avec un soulagement évident que le public d’Orchies a accueilli le tir ligne de fond de Sandrine Gruda, un peu chanceux, à deux minutes pile du terme, faisant repasser le score à +4 (53-49)…

 

Ne restait plus ensuite qu’à gérer le money time, ce que nos joueuses ont toujours parfaitement su faire jusque là. Avec un dernier panier hautement symbolique, fruit de l’immense Emeline N’Dongue sur une passe décisive du lutin Edwige Lawson. Nos deux futures retraitées, peut être nos deux joueuses les plus sûres sur les matches couperets joués cette semaine, venant parachever d’une action de classe la belle victoire du jour.

 

Reste un obstacle désormais. La marche la plus haute, tant il semble évident que cette équipe Espagnole est elle aussi programmée depuis le début pour jouer la finale. Après la terrible blessure du genou vécue voici quelques mois, Alba Torrens semble avoir retrouvé toutes ses sensations, et son standing d’ailière de niveau mondial. Dans la peinture, Sancho Lyttle (encore 22 pts et 11 rbds contre les Serbes) ne baisse pas de pied, et produit match après match des statistiques monstrueuses. Des stats de MVP… Sauf, peut-être, si la France gagne dimanche !

 

Chiche?

 

(Kebab!)

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27 juin 2013 4 27 /06 /juin /2013 22:44

dumerc.jpg 

 

Cela devait être facile, presque une formalité.

 

D’un côté, une équipe de France conquérante, sûre de sa force, reposée. Restait juste à gérer correctement les quatre jours séparant le dernier match de poules de ce quart de finale… En face, la Suède se présentait comme la surprise de la compétition, et bien qu’ayant été plutôt séduisante au premier tour, on imaginait mal les scandinaves inquiéter plus sérieusement nos chères Braqueuses que les Tchèques ou les Biélorusses quelques jours plus tôt…

 

Après quatre minutes, et un score de 14-4 pour elles, tout semblait se dérouler comme prévu. Pour la première fois du tournoi, Céline Dumerc mettait dedans, et semblait avoir décidé de hausser son jeu en attaque, histoire d’éviter toute déconvenue…  


Mais là, on avait tout faux. Moi le premier, je me plantais, comme la plupart des observateurs, des supporters, de nos joueuses qui sait ? A cet instant, à +10, temps-mort pris en urgence par la Suède, on s’est vus beaux. Et les Suédoises sont revenues. Avec rage et talent. Elles sont revenues vite, sur les ailes d’une formidable Frida Edelbrink, plus tard relayée par sa jumelle Elin, toutes deux incroyables de vitesse, de vista et d’adresse, chacune ayant sa mi-temps de gloire. A l’arrivée la famille Edelbrink aura scoré 38 points à la meilleure défense du tournoi jusqu’alors, le tout à  15/23 aux tirs ! De l’autre côté du terrain, elles ont su varier les défenses, et cadenasser la raquette, comme personne n’avait encore su le faire face aux Françaises. Grandes, agressives, roublardes, souvent à la limite du licite, les intérieures suédoises sont parvenues à totalement limiter l’impact de Sandrine Gruda (et là aussi je m’étais planté). Seule Isabelle Yacoubou parvint par séquences, en puissance, à mettre au supplice la muraille jaune. Il aurait fallu la gaver de ballons, chose rendue impossible par la défense adverse.

 

L’ambiance suffocante allait de pair avec le déroulement du match, les incessants changements de leader, la tension de plus en plus palpables parmi les tricolores… Un symbole, Caps y perdait peu à peu sa lucidité et ses nerfs, trop souvent fautive en défense, et à cet instant inoffensive en attaque. Le doute. La trouille.

 

Heureusement, à ce moment, tout début de seconde mi-temps, alors que les Braqueuses étaient sur le point de se faire coffrer, les remplaçantes firent un boulot énorme, Gaëlle Skrela en tête. Inefficace jusqu’alors, agaçante même parfois à refuser des shoots ouverts, l’arrière bleue prit feu pour planter 11 points dans le troisième quart (3/3 de loin), voler des ballons, servir du caviar en transition… Heureusement, car notre défense continuait de prendre l’eau, sous l’adresse phénoménale des Suédoises à mi-distance. Le retour de la poutre maîtresse Emeline N’Dongue, et la sérénité d’Edwige Lawson à la mène nous permirent d’arriver dans le money time avec simplement quatre points de débours (73-77, à peine trois minutes à jouer). Un match magnifique. Les Suédoises avaient un pied en demi-finale, et faisaient une partie formidable.

 

C’est alors qu’elles se sont fait capsuler.

 

On n’y croyait plus, tant elle semblait avoir plongé au plus profond de sa frustration, tant elle paraissait avoir perdu toute confiance, mais pourtant elle était toujours là, prête à renverser les montagnes. Comme au JO l’an dernier, comme on ne l’espérait plus vraiment, Céline Dumerc – qui doit avoir du sang grec dans les veines -  s’est d’abord levée à trois points, deux fois en trente secondes. Boum. Boum !

 

Et puis elle a provoqué la cinquième faute, du poison Barthold. Et remis ça, d’encore plus loin, à quarante secondes du terme. BOUM ! Gueulant à chaque tir réussi, muscles bandés, poings serrés. La Capsule telle qu’on l’avait laissée à Londres. Franchise player.

 

Emeline a alors fini de verrouiller cette raquette qui ne nous avait jamais appartenu , Edwige a fait le métier aux lancers. Le public a hurlé son bonheur. Et les Suédoises l’ont sans doute pleuré, ce match qu’elles n’auraient jamais dû perdre.

 

Des Braqueuses qui font un hold-up, finalement c’est logique. Et peut-être pas plus mal, pour demain,  en demi, ou un gros morceau se profile. Il faudra de la chance encore, sans doute, pour battre les Turques. Mais après ce qu’elles ont vécu aujourd’hui, les Bleues ne doivent douter de rien.

 

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24 juin 2013 1 24 /06 /juin /2013 10:58

 

Après quelques chaudes soirées vendéennes, ponctuées par six victoires en autant de parties jouées, l’équipe de France met le cap au Nord, direction Orchies, un authentique bastion du basket féminin. Ciao donc Trélazé, Mouilleron-le-Captif, leur rafraîchissante ferveur, leur inconditionnel soutien, et autres Marseillaises hurlées a capella… Dire que nous étions nombreux à douter du choix des sites d’accueil de cet Eurobasket, en l’absence de candidatures plus huppées…

 

Dans le Nord donc, l’EDF affrontera le quatrième de l’autre poule, à ce jour à définir entre le Monténégro, l’Italie ou la surprenante équipe de Suède… Rien qui doive paraître insurmontable. Mais suffisamment costaud pour exiger une concentration maximale. Car si les filles de Pierre Vincent se sont à nouveau baladées pour les trois derniers matchs du premier tour (bien plus que ne le laissent penser les scores*), force est de constater que certaines failles dans leur jeu méritent toute l’attention nécessaire, au moment d’attaquer le plat de résistance, pour continuer sur ma métaphore gastronomique de la semaine dernière ( Eurobasket : les braqueuses passent au hors d’œuvre )… Et ce, même si les Bleues se sont donné le droit de prendre le plat de poisson plutôt que le cassoulet ou la tartiflette (au choix, Espagne ou Turquie), et ainsi plus facilement envisager de bien finir le menu de cet Eurobasket à domicile !

 

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Endy Myiem et Isa Yacoubou félicitent Sandrine Gruda, royale sur les deux derniers matchs joués.

 

 

Sur le plan du jeu, la France se distingue, sans surprise, par sa défense. C’est la marque de fabrique, le fer rouge avec lequel les Bleues marquent chacune de leurs victimes depuis plusieurs années déjà. Une frontline Gruda-NDongue-Tchatchouang n’a d’ailleurs, d’un strict point de vue défensif et athlétique, aucun équivalent sur le Vieux Continent. L’EDF est première du tournoi aux points encaissés, aux rebonds, aux shoots accordés à l'adversaire, autant de stats qui traduisent parfaitement l’impact d’une équipe au sommet de son art dans ce domaine, alliage d’athlétisme, d’expérience et de discipline.

 

En attaque, bien-entendu, c’est moins folichon. Certes, les adversaires écartés jusque là n’ont pas forcément poussé les Braqueuses dans leurs derniers retranchement, mais ça semble assez poussif. La pression qui s’est installée sur les épaules Bleues n’y est pas pour rien, certes, mais nous payons aussi certains choix de casting – par ailleurs excellents dans d’autres domaines… Ainsi, jouer avec la pieuvre Tchatchouang ou en décalant Myiem en 3, nous procure systématiquement des matchups intéressantes à l’aile, point de vue physique. En revanche, on se prive de cartouches importantes sur le tir extérieur. L’EDF est l’équipe ayant tenté et réussi le moins de tirs à trois points du tournoi, et cela ne changera probablement pas. Le constat est clair : nos meilleures joueuses ne sont pas des shooteuses de loin. Il faudra simplement être capables d’enfoncer tout le monde à l’intérieur, comme cela a été le cas jusqu’ici. Cela me semble tout à fait possible, si les genoux d’Isabelle Yacoubou tiennent (quelles mains en or, pour quelqu’un qui est sans cesse comparé à Shaq !!!)… et si les lancers-francs rentrent !

 

Ah, les lancers… Autant je pense qu’on pourra se passer de tirs de loin, la plupart du temps, autant ce défaut-là risque d’être crucial. Il faut quand même se dire que les Braqueuses sont à 60% sur la ligne,  seule la faible Ukraine ayant fait pire. Mais aussi, et surtout ! Les Bleues tentent beaucoup plus de lancers que quiconque. 130 tentatives à ce jour – plus de 20 par match, oui oui… Inutile de dire qu’il faudra continuer à provoquer les fautes de cette manière. Simplement, au moment de plier les matches à la mort qui arrivent, il faudra aussi être capable de faire payer à l’adversaire chacune de ses fautes, sous peine de subir un Hack-a-braqueuse généralisé en fin de match !

 

Elles ont quatre jours pour corriger cela, du moins essayer de se redonner une certaine confiance sur la ligne de réparation. Tout en gardant à l’esprit que tous les autres voyants sont au vert, un vert sacrément pétant, et que leur profondeur de banc leur permettra vraisemblablement de finir par plier tout le monde sur l’impact défensif, sur l’intensité quarante minutes durant. Ces quatre jours de repos, comme le disait "Caps" Dumerc, c’est presque dommage de les avoir, tant les Bleues ont pu s’économiser physiquement, comparativement à leurs futurs adversaires… Tant pis, tout le monde se reposera, devra gérer la pression, et jeudi soir il faudra être grandes, à Orchies, quelle que soit l’équipe en Face. Je ne suis pas inquiet. Le plat de résistance approche, et à l’évidence, elles ont encore sacrément faim.

 

 

* Entre 8 et 15 points d'écart moyen sur la deuxième phase de poules. Comme le rappelait justement Yannick Souvré à l’antenne de Sport+, un écart de quinze points, quand on laisse son adervsaire à moins de cinquante points, c’est déjà énorme.

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17 juin 2013 1 17 /06 /juin /2013 23:42

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Edwige lawson-Wade dans les bras d'Isabelle Yacoubou

 

 

 

On nous avait prévenus. Après l’aimable divertissement de la Lettonie, trop limitée à ce niveau, puis de l’équipe de Serbie dont le principal fait d’armes est d’avoir un père de coach célèbre : ce serait une autre paire de manche contre les Anglaises. Pensez donc, elles sont dures, athlétiques, vicieuses, elles nous ont fait peur aux JO de Londres… Et voilà le travail : 79-47, aucun suspense, une boucherie dans le dernier quart. On nous avait un peu survendu cette équipe britannique, ou bien les Braqueuses devraient en fait s’appeler les Patronnes ?

 

Un peu des deux sans doute. Mais je reste quand même impressionné par l’équipe de France, tout chauvinisme de base – réel mais contenu – mis à part. Elles sont très impressionnantes nos filles, et puis il se dégage une impression visuelle assez saisissante en ce qui me concerne. J’ai dans l’idée que nos joueuses en ont un peu plus sous la pédale que les autres. Certes, la machine offensive bleue tarde à trouver la bonne carburation, certes c’est la saison des vendanges sur la ligne des lancers, certes Céline Dumerc ne plante pas de tirs au buzzer à neuf mètres… Mais bon, l’adversité ne réclame pas forcément cela pour l’instant.... Finalement, on vient juste de terminer l'apéritif, avec ces trois premiers matchs dans l'ambiance de corrida de Trélazé... Désormais arrive le hors d'oeuvre à Mouilleron-le-Captif (c'est sérieux!) avec la fin du premier tour. Puis les quarts, plat de résistance, dessert, café, pousse-café, à Sainte-Flaive-des-Loups (non là je déconne)!

 

 

En voyant les matchs de la France, j’ai parfois de vieux souvenirs qui me reviennent à l’esprit. Toutes proportions gardées, cette équipe me rappelle la Dream Team. Pas un de ces ersatz sans âme que l’on a pu se coltiner, mais la belle équipe US de 92, celle qui semblait tellement sûre de son fait. Celle qui parfois était un peu accrochée, pendant un quart ou deux, mais qui creusait un écart abyssal dès que l’adversaire courbait un tant soit peu l’échine. Et au final tout le monde prenait quarante pions.

 

J’y repense, oui, quand je vois certaines de nos joueuses majeures s’économiser sans que le rendement collectif en ternisse. Quand je vois les rotations de fou qui sont l’apanage de notre secteur intérieur. Car à mon sens, c’est à ce niveau-là que l’on est franchement au dessus du lot. Imprenables. Certes une équipe comme l’Espagne a potentiellement de quoi nous inquiéter, mais en aucun cas la star Sancho Lyttle ne me semble à même de rivaliser avec la combinaison de pièces complémentaires sur laquelle Pierre Vincent peut s’appuyer dans la peinture. Quand Isa Yacoubou et Endy Myiem rentrent pour Emeline Ndongue et Sandrine Gruda, c’est un peu Barkley/Robinson qui viennent faire souffler Malone/Ewing… Et à ce niveau là, la fatigue, les fautes ou la méforme passagère ne sont plus vraiment un problème. En partant de ça, on peut bâtir un canevas défensif de top niveau, sur l’intégralité d’un match. Et au fil des possessions, on brise l’élan adverse, on écrase la concurrence, aussi adroite soit-elle (ce fut le cas ce soir des Anglaises).

 

 

Par rapport aux Jeux Olympiques, qui avaient marqué l’éclosion de cette équipe aux yeux du Monde, nous semblons mieux armés. Les nouvelles apportent un plus, notamment le formidable talent d’attaquante de Valériane Ayayi, ou l’extrême polyvalence de Diandra Tchatchouang… Elles sont un véritable relais pour nos titulaires habituelles, en ce sens où elles apportent des choses nouvelles à notre jeu offensif… Comme à Londres, en revanche, on ressent de l’extérieur la force du collectif, le sens du sacrifice et le souci de la gestion qui anime nos joueuses. Même dans les interviews, ça transpire : elles sont prêtes à tout faire péter, elles le savent, et elles vont le faire. C’est aussi clair que ça. J’y crois dur comme fer car je ne vois pas qui pourra les tenir en respect sur quarante minutes. Elles vont le faire, et elles n’auront alors plus rien de Braqueuses.

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11 juin 2013 2 11 /06 /juin /2013 17:23

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La tournée des grands Ducs

 

L’équipe de France de foot est, d’un point de vue sociétal, à la fois un indicateur et un fléau, au même titre que la cote de popularité du FN, le nombre de cas avérés de grippe aviaire ou le taux d’emploi des seniors. Ne nous y trompons pas, on a tous trouvé super cool de gagner la Coupe du Monde en 98, de voir Chirac porter le n°23 floqué à son nom et parader devant l’Elysée, alors même que nous étions déjà plutôt dans la merde, globalement, enfoncés par une gouvernance foireuse, une économie caduque et des tensions internationales… Bref l’équipe de France de foot, ce n’est pas nouveau, sert d’exutoire à la populace, de trompe l’œil aux bestiaux que nous sommes, guidés par la bovine certitude que si l’on crève de faim tout en gagnant des matches, on pourra sans doute plus facilement apprendre à moins manger. Le Brésil et l’Argentine font ça très bien, depuis longtemps.

 

Mais assez parlé du tiers monde. Il s’agit tout de même des Bleus. De nos vaillants Bleus, que l’on avait regardé jusque dans le fond des yeux voici quelques années, et dont on peine actuellement à entrevoir l’immonde tunique azur, lorsqu’ils se fourvoient dans de tristes virées tropicales, n’ayant a priori pour objectif que de satisfaire certains intérêts publicitaires et/ou télévisuels.

 

Comment expliquer autrement, en effet, le choix de partir à cette période de l’année, faire deux matchs sans enjeu ni réel intérêt sportif, en Amérique du Sud ? Les gars ont tous plus ou moins 60 matchs dans les pattes, la plupart sont déjà en vacances, ou devraient être aux soins, ou sont en passe de négocier qui un futur transfert, qui un nouveau contrat… Bref, à cette saison, les agents sont à blocs, et les joueurs eux, reprennent leur souffle. Alors en plus avec six heures de décalage horaire, pas évident de jouer le Brésil et l’Uruguay.

 

Le résultat brut est là, implacable. Deux défaites. Quatre buts encaissés, aucun rendu. Aucune occasion digne de ce nom en dehors de frappes de loin et d’un contrôle de daube de Gourcuff sur une contre-attaque pourtant bien menée… On a été en dessous de nos adversaires, et quasiment de tout, les deux défaites sont donc parfaitement logiques. Cela n’est en soi pas infâmant de perdre contre ces nations. Je blaguais hein, pour le tiers monde. Non, le plus grave, c’est la manière. Et pas simplement sur cette tournée.

 

 

Les limites du pilotage automatique

 

Ce qui m’inquiète le plus, car je l’aime cette équipe de France de Foot, c’est que je ne vois pas où elle veut aller. Je ne cerne pas le projet. Et j’ai la curieuse impression, qu’on fait au mieux du surplace, tandis que les autres avancent (tiens à ce sujet, je vois bien la Belgique gagner la coupe du monde brésilienne, mais shuuut je ne vous ai rien dit)…

Depuis l’ère Domenech, j’ai la sensation que personne ne parvient à donner un cap au navire bleu. Raymond Domenech donc, impressionnant parfois de mauvaise foi dans la médiocrité. Mais aussi Laurent Blanc, faussement serein et finalement peu rassurant. Et enfin Didier Deschamps pourtant lui aussi auréolé de l’immunité née de l’éclatante victoire de France 98… Deschamps qui à force de ne fermer la porte à personne, me donne parfois l’impression d’être un tenancier de bordel…

 

Et puis il faut avouer que les Bleus n’ont finalement pas grand-chose d’une équipe, vu de l’extérieur. On ne ressent pas de cohésion entre ses membres – euphémisme – et même, aucune ligne directrice ne s’en dégage collectivement, aucune espèce de fond de jeu, de garantie, quel que soit le niveau de l’adversaire proposé. Où va-t-on ? Que fait le pilote ? Le système semble identique, que l’on joue la Manschaaft ou les Féroé… Seuls les joueurs changent, comme les pions d’un obscur jeu de plateau, dont je peine à saisir les règles. Si on va vraiment quelque part, je crois bien que c’est dans le mur ! Et à mon sens, pour parvenir à inverser cette tendance, une certaine continuité serait nécessaire dans la composition de l’équipe, tout en cherchant le mode d’animation qui convient le mieux, en fonction des circonstances de jeu, de l’environnement, des ajustements… Nous, avec Deschamps, c’est l’inverse : on ne bouscule surtout pas un système qui ne marche pas, mais par contre les titulaires changent sans cesse, hormis deux ou trois intouchables. Le résultat est assez peu probant en termes chiffrés, et rien ne dit que nous serons qualifiés pour la prochaine Coupe du Monde. A ce train là, et compte-tenu du nombre famélique d’actions de buts que se procure l’EDF, je ne vois pas pourquoi nous devrions en être. Moi, malgré mon enthousiasme et mon chauvinisme franchouillard, j’en arrive à m’emmerder devant les matches. Seul l’enjeu sportif de certains affrontements me donne un tant soit peu de plaisir. Mais au niveau du jeu pratiqué, la note artistique est régulièrement catastrophique. Et ce ne sont pas trente minutes de folie en Espagne qui changeront mon avis global sur l’Annus Horribilis que viennent de nous faire supporter nos chers Bleus.

 

Sur la minable virée Sud Américaine qu’a dû endurer la bande à la dèche, quelques questions semblent se poser : puisqu’on nous a présenté ces deux matches comme une sorte de laboratoire à ciel ouvert, pourquoi ne pas avoir tenté un nouveau système de jeu, avec deux attaquants ou, folie suprême, avec un seul pur milieu récupérateur associé dans l’entrejeu à des profils de relayeurs polyvalents ? Je peine à croire que le staff bleu puisse être satisfait du nombre d’occasions que se procure notre équipe, d’une façon générale, depuis heu… 7 ans !

 

 

Le chantier : livraison prévue pour 2014?

 

En défense, comment légitimer, à un an d’une épreuve mondiale que l’on espère disputer, nos incessants changements de charnière centrale ? Aucun ne se détache réellement du lot, parmi les joueurs essayés, sauf par le bas (Rami notamment) : étais-ce bien l’heure de tester le bizut Mangala, alors même que nous avons un cruel besoin d’automatismes et de complicité à ce poste clé, et que le central de Porto n’apporte pas plus de garanties intrinsèques que Sakho, Koscielny, Varane ou même Mexès ?

 

Sur les côtés ce n’est pas mieux : je me demande encore par quel mystère on peut bien titulariser Jérémy Matthieu (30 ans cette année) à gauche aujourd’hui, alors qu’on le snobait peu après Knysna, quand il était en pleine bourre ? Après l’heure, ce n’est plus l’heure… Clichy et Tremoulinas vont avoir 28 ans, Evra 32, tandis que Lucas Digne est dans sa vingtième année. De deux choses l’une : soit on prend le titulaire habituel (Evra donc) et on le verrouille contre vents et marées. Soit on fait un pari sur un nouveau, et là le choix de la jeunesse s’impose forcément… A droite, Debuchy semble avoir une longueur d’avance, dans un profil plus offensif que Sagna, ou même Jallet, mais là encore il va falloir trancher clairement.

 

Au milieu, un consensus se dégage pour faire de Blaise Matuidi, peut-être le meilleur joueur Français sur l’année écoulée, notre homme de base. Ok, normal. Le fragile Diaby hélas hors course, reste à choisir pour au moins deux autres spots dans l’entrejeu, parmi une liste de joueurs qui ne cesse de s’étendre. Et les repères de se diluer.  Pas facile de choisir, dans la pléthore de milieux relayeurs testés ces derniers mois. Rien que sur la virée en Amérique du Sud, on a ouvert la porte du lupanar à Grenier et au revenant Gourcuff, sans que cela semble réellement indispensable à l’ensemble des observateurs. A quand notre ex-futur taulier Rio Mavuba ? Je me pose également la question du retour de Samir Nasri, comme beaucoup… Enfin non, je ne me la pose pas vraiment : ses performances, bien qu’en progrès, ne justifie pas le blanc seing que Deschamps semble prêt à lui donner, sachant que le gars pose des problèmes internes depuis un sacré bail (j'en ai déjà parlé ici Samir Nasri : sois bon et tais-toi ). Lui, pour qu’il joue, il faudrait qu’il soit du niveau de Ribéry, mais on en est loin…

 

Quand à Valbuena, dont on tresse les lauriers depuis de longs mois, et dont je reconnais l’implication sans faille, et la capacité à bien jouer les matches à enjeu… Je suis tout de même circonspect. Et je me dis que tant que notre jeu offensif sera à ce point dépendant du lutin marseillais, on ne marquera pas beaucoup (comme l’OM, tiens), et on n’ira pas loin ! Soyons clairs, Valbuena n’est pas un de ces joueurs qui subliment un collectif (personne ne se bouscule d’ailleurs pour l’arracher à Marseille). L’EDF, avec ou sans lui, ne marque pas et ne provoque quasiment pas de coup francs près de la surface, un indicateur qui ne trompe pas, sur notre capacité à mettre le feu aux défenses adverses… Valbuena en joker, je dis banco. En homme de base, je dis mouarf.

 

Devant, enfin. Comment dire ? Je crois qu’on pourrait mettre Zlatan, Suarez, Cavanni ou le Ronaldo d’il y a quinze ans, que ça ne changerait rien au problème : on attaque toujours à deux ou à trois, il y a très peu de dépassement de fonction derrière, très peu de prises de risques au milieu, donc de décalages… Au final, Benzema ne touche quasi pas de ballon, sauf s’il dézone, mais là il n’y a plus personne devant ! Et il ne marque pas, se décourage, s’expose à la critique, cercle ultra vicieux… Dilemme. Bordel. Que faire ? Rien, si l’on en croit l’ami Deschamps, puisque la solution qui consisterait à tester deux attaquants d’entrée de jeu, en simultané, ne fait visiblement pas partie de ses plans. Mettre Giroud à la place de Karim ne changera sans doute rien. Aucun des deux ne semble se souvenir de quel côté on marque… La meilleure solution alors, serait peut-être d’avoir un fort impact sur les côtés, mais cela suppose des choix d’hommes de couloirs à même d’apporter le danger de manière directe et régulière, sans que tout repose sur les épaules de Ribéry, comme c’est le cas depuis plusieurs années. Se posent aussi de récurrents problèmes d’entente et d’automatismes entre arrières latéraux et ailiers… Et on retombe dans le constat précédent sur le turnover et l’importance de trancher, pour donner une chance au collectif…

 

Des joueurs comme Payet ou Menez semblent à même d’apporter un vrai pendant à droite, à notre Scarface national. Pour cela, il faut les faire jouer, d’entrée, et pourquoi pas les deux ensemble !

 

Oh Didier, un peu de panache !

 

Allez, pour conclure, ma compo-type pour enfin marquer des buts: Lloris, Debuchy, Koscielny, Varane, Digne, Matuidi, Pogba, Payet, Ribéry, Menez, Benzema.

 

En réserve : Sakho, Mandanda, Jallet, Cabaye, Guilavogui, Valbuena, Giroud.

 

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8 juin 2013 6 08 /06 /juin /2013 23:08

 

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Je regardais Sport+.

 

Et quand Chris Warren (1m76) entreprit l’escalade du mont Duport (2m17), au buzzer du troisième quart, pour déposer dans le cercle un finger roll royal, faisant passer le score à 59-51, je me suis vraiment dit que rien ne pourrait arriver ma nouvelle équipe préférée. Ou plutôt si  : que du bon.

 

Dès la reprise Nzeulie, l’incroyable facteur X de ces finales, planta une improbable - tous ses shoots le sont en fait – bombe à huit mètres.  Warren remit ensuite une saucée, de loin, et l’écart enfla jusqu’à +14, la salle ivre de bonheur, les supporters au bord de la suffocation. Que du bon.

 

Et même lorsque la SIG entreprit un courageux retour, revenant à deux possessions des incroyables hommes en vert, David « MVP » Lighty, puis Stephen-Dirk Brun remirent le couvercle à trois points, pour ramener ces finales LNB dans l’irrationnel. Toujours, que du bon.

 

Enfin, à 2’ du terme Ricardo balança dans les panneaux  publicitaires  « la balle à un million de dollars » (copyright David Cozette), et Stephen Brun termina de poser sa monumentale couille gauche sur la table, des sept mètres. En arrière plan, assis, hagard, l’immense Alexis Ajinça était finalement devenu inoffensif… Perdu dans sa frustration, sa déception, lui qui semblait pourtant avoir les clés de cette finale, avant qu’elle ne se joue. Que du bon, cette fois, j’en étais certain.

 

Et en effet, qu’est ce que c’était bon, au coup de sifflet, de les voir hurler, sauter,  Brun balancer la gonfle dans la stratosphère, le speaker perdre tout sens commun, le public hurler son bonheur…  Et qu’elle était belle cette interview de Pascal Donnadieu, l’improbable sorcier de cette improbable série. Si son nom de famille a un sens, à n’en pas douter ce soir on lui a rendu tout ce que ses ancêtres ont pu donner… Le coach champion, les yeux brillants de bonheur, cheveu sur la langue, engoncé comme une saucisse dans son tee-shirt blanc de Champion de France, avait pour lui l’inestimable charme qui habille ceux qui arrivent là où on ne les attendait pas … Stephen ensuite, mon héros sur ce dernier match, arriva au micro, son enfant dans les bras, sous les vivas du public, pour quelques mots tellement spontanés, tellement chargés de joie…

 

Alors, il sont montés sur le podium, sous cette pluie de confetti dorés que de pauvres émissions télé m’avaient donné en horreur. Chacun prenant sans doute alors conscience de ce que venaient de réaliser cette bande de joueurs plus ou moins anonymes – et cela ne retire rien au respect qu’ils méritent, loin de là . Champions de France, bon sang. L’Euroleague, la grosse, l’inaccessible Euroleague s’offrira l’an prochain à Nanterre, comme une vieille pute de luxe se décide à faire grimper à l’étage le premier des puceaux venus…  Ah qu’est ce que ça fait plaisir, qu’est-ce que j’aurais aimé être avec vous tous là-bas, les gars, à partager en chair et os, en souffle en en sueur,  ces moments de folie, ce bonheur tellement incroyable. Alors oui, je me suis dit, que j’aurais bien aimé être de Nanterre, y grandir en même temps que son club.  Moi qui n’ai pourtant  jamais souhaité vivre en région Parisienne, j’aurais aimé connaître Nanterre comme ma poche, savoir le nom des rues, le visage des gens. Sentir battre le pouls de cette banlieue populaire, que je me plais à imaginer, verte, grouillante, chaleureuse. Plus belle qu'elle n'est, sans doute. Comme ce soir. Championne de France. Incroyable. Que c’est bon !

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5 juin 2013 3 05 /06 /juin /2013 12:01

Le sort est cruel. Alors même que se déroule, entre Alsace et Ile de France, un des épisodes les plus sensationnels de l’histoire du sport tricolore, alors même que le tout petit Poucet est en train de botter le cul de l’ensemble des ogres qui se pointent sur sa route, le basket professionnel français est nimbé dans une indifférence cauchemardesque… Car à ce niveau là, oui, c’est du cauchemar,  de voir le peu d’images de cette finale qui percolent a travers le filtre du sacro-saint audimat, de constater que pour visionner un match dans son intégralité il faut aujourd’hui impérativement souscrire à une chaîne à péage, de voir enfin les émissions sportives généralistes n’y consacrer que le minimum requis, navigant précautionneusement sur la limite qui sépare l’intérêt modéré du rien à foutre…  A la radio, c’est peut-être encore pire, alors même que la possibilité de passer du temps sur des dossiers dits « de niche «  semble plus importante qu’à la télé… Et puis l’ironie absolue, pour le fan de basket que je suis depuis trente ans, c’est de voir ce qui restait de la cathédrale Maxi Basket s’effondrer alors même que la JSF Nanterre pointait le bout de son nez en play-offs LNB ! De cette presse, je ne suis qu’un lecteur parmi d'autres, j’imagine pourtant sans peine la frustration que doivent ressentir les journalistes qui intervenaient dans feu Basket News, orphelins de ce phare qui semblait devoir supporter toutes les tempêtes.

 

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Aujourd’hui donc, je suis un peu schizophrène, à la fois heureux et triste, exalté et dépressif. L’équipe de Nanterre, avec sa petite salle décorée de posters muraux de supporters, avec son coach à la Little Big Man, qui aura porté l’équipe depuis la départementale jusqu’au firmament du sport hexagonal, avec son prési (le Papa de l’indien) qui se prend déjà certainement la tête avec la région, le département, la ville de Nanterre, pour que la possible qualification en Euroleague ne devienne pas un chemin de croix, cette équipe de Nanterre donc, elle me fait kiffer, comme elle fait kiffer toute la France du basket. Cette équipe, avec ses joueurs anonymes qui se découvrent un tempérament, un talent, et même des couilles de stars, elle donne forcément une dose de plaisir incroyable à tous les junkies frustrés que sont aujourd’hui les amoureux de la grosse balle orange… Et je me dis, j’en suis même certain, que Jo Passave-Ducteil, David Lighty, Steph Brun et leurs petits copains, il feraient sans doute rêver la France entière s’ils en avaient l’occasion. Ils ont tout pour ratisser large. Ces gars sont attachants, spectaculaires et charismatiques. En aucun cas, un tel exploit ne devrait se dérouler dans un tel silence. En aucun cas, l’ensemble de ces Playoffs LNB (d’une niveau global vraiment remarquable) n’aurait dû s’habiller d’une telle indifférence. Alors oui, je suis enthousiaste, mais dégouté. Quelle que soit l’issue de cette finale - car Strasbourg et son MVP d’honneur n’ont certainement pas dit leur dernier mot - cela aura été grandiose. Hélas inaudible.

 

Depuis le début des années 90, le Basket en France laisse filer les occasions, a vu foncer le train du rugby, et même l’autorail du hand semble aujourd’hui lui passer sous le nez. Il est symptomatique que je me sente tenu d’en parler ici, moi qui ne serai de toute façon que peu lu… La JSF Nanterre mène deux à un contre la SIG, et sera peut-être champion de France dès samedi. Cela serait l’un des exploits les plus incroyables du sport Français. Et sa couverture médiatique sans doute l’une des plus injustes. Je croise les doigts pour que le miracle ne se produise pas simplement sur le parquet.

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