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23 septembre 2013 1 23 /09 /septembre /2013 00:29

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MAGNIFIQUE!!!

 

 

Il avait mis onze points, la semaine dernière, face à ce même adversaire, dans la galère d’un défaite frustrante, ciblé qu’il avait été par la défense ultra physique des arrières Lituaniens… Il a juste scoré douze points ce soir, un maigre total pour un attaquant de sa trempe. Sauf que cette fois, Tony Parker n’a pas eu à forcer son talent. Cette incroyable faculté à trouver le cercle, qui nous avait sorti du guêpier Espagnol, qui d’une façon plus générale fait de la France un prétendant crédible à chacun de ses rendez-vous internationaux, n’a guère servi qu’à éteindre le dernier souffle de rébellion des Lituaniens, au cœur du troisième quart temps.

 

Ce soir, franchement, le plus chauvin des supporters (je suis moi-même un candidat potentiel à ce titre hautement honorifique) n’aurait sans pas imaginé que nos Bleus taillent aussi facilement des croupières à cette armée de golgoths verts, portés comme à domicile par leur public, qui nous avaient étrillés quelques jours plus tôt. De match, en fait, il n’y en a eu que jusqu’à la première sortie de Linas Kleiza, au milieu de la deuxième levée, alors que nous étions à -2, et que le diabolique barbu avait déjà planté 16 points, dont quatre ficelles de loin. Subitement privés de solutions offensives, face à une défense française ultra opportuniste, les Baltes ont pris la foudre (16-0 en quatre minutes pour finir la mi-temps !) des mains d’un Nicolas Batum de gala, totalement ressuscité après sa pénible demi-finale, et pour finir un trois points de science fiction d’Antoine Diot, au buzzer !

 

Dès lors, nantis d’une avance confortable, et surtout armés d’une confiance en titane, les Français ont presque tranquillement géré la seconde mi-temps. Jamais les Lituaniens n’auront su réellement stopper notre jeu offensif, tandis que nos intérieurs ont totalement plié le match au rebond face aux mastards d’en face (42 à 25 !), anéantissant dès lors toute chance de retour à leurs adversaires.

 

Au final, il s’agit sans doute d’une des prestations les plus abouties de l’équipe de France ces dernières années, remarquable d’équilibre collectif, de gestion du score, des timings. Rarement les Bleus m’ont laissé un tel sentiment de supériorité, face à un adversaire de cette trempe. Et pour ce chef d’œuvre, ils ont plutôt bien choisi leur moment !

 

Les voilà, que dis-je : nous voilà champions d’Europe ! Nos douze héros bien-sûr, mais aussi toute la France du basket, joueurs, supporters, éducateurs, journalistes, dirigeants… Toute cette communauté de passionnés, ignorée des médias et du grand public, tellement nombreuse et active sur le terrain, sur les réseaux sociaux. Ce sont tous ces oubliés du vingt heures qui ont triomphé ce soir, et le basket avec eux, enfin diffusé en prime time sur la chaîne majeure du service public ! Voici enfin la France du basket, qui n’avait jamais rien gagné dans l’ère moderne, sur le toit de l’Europe, nantie de ce bâton de maréchal qui lui avait si longtemps fait défaut, au moment de négocier des droits télé, quelques encarts dans la presse sportive…

 

Au-delà des retombées que nous espérons tous voir à la suite de ce titre, il convient évidemment de revenir sur cette magnifique soirée. Sur l’émotion de Tony Parker lorsque, appelé au sein de l’équipe type du tournoi, il a entendu toute la Stozice arena scander son prénom, comme un prémice à ce titre de MVP qui ne semblait pas pouvoir lui échapper. Un trophée de plus, qui ira rejoindre les nombreux autres, dans la pièce spéciale que TP a aménagé pour ses trésors, dans sa demeure texane… Je retiendrai aussi la joie simple et spontanée de Flo Pietrus, le guerrier, qui s’est rué dès le coup de sifflet final dans les gradins, embrassant au passage un Jacques Monclar euphorique, pour aller célébrer et embrasser les supporters Français massés là… J’ai aimé enfin, et surtout, le discours de nos gars aux micros, après le match. N’oubliant personne, dans leur triomphe, d’Ali Traoré à Ludo Vaty, de la Guadeloupe à leur Coach, de leurs fans à leurs familles… Comme l’a justement dit George Eddy à la fin, leur attitude est à des années lumières de l’image d’Epinal de millionnaires décérébrés que donnent habituellement les sportifs de haut niveau (suivez mon regard…).

 

C'est ce que j'aimerais retenir ce soir : cette victoire est magnifique, aussi parce que notre équipe l’est. Nous avons de grands joueurs,  qui ont fini au cours de ce tournoi par former un grand collectif, mais ce sont avant tout de grands bonhommes. Des mecs bien. Et c’est vraiment un juste retour des choses, après tant de déceptions les années passées, que cette équipe parviennent enfin à toucher le graal. Comme l’avait promis Tony à ses équipiers en pleurs, un soir de défaite en quart de finale, à Londres…

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20 septembre 2013 5 20 /09 /septembre /2013 23:46

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A l’heure d’un tel exploit, après un tel retournement de situation, face à un tel adversaire, il n’est pas facile de trouver les bons mots. Mes doigts tremblent encore un peu, dix minutes après le casse du siècle. Elle est tellement belle cette victoire, on pourrait la savourer de mille façons. On pourrait faire des dédicaces...

 

A Madame Batum, qui a vu depuis les gradins son fils se déchirer dans les grandes largeurs, se battre malgré tout comme un chien en défense, dans une souffrance évidente, sans doute insupportable pour une mère…

 

A nos voisins Espagnols, pour leur fière combativité, le flair de Rudy Fernandez, les cannes infernales de Sergio Rodriguez…

 

Au nez du colosse Marc Gasol, sans doute fracturé en une bonne demi-douzaine d’endroits ce soir, si l’on se fie au nombre de fois où il s’est plaint de coups de coude et autres attaques assassines durant le match…

 

Au coiffeur de Rudy Fernandez, parce qu’il va devoir remettre un peu de volume dans cette affreuse tignasse, et parce que je ne pouvais pas le laisser s’en tirer comme ça…

 

A Ali Traoré, consultant résigné à la mi-temps, heureux à la fin, mais qui aurait tellement aimé partager cette victoire sur le terrain, avec ses potes.

 

Aux nerfs d'Antoine Diot, qui dans sa carrière a jusqu'ici toujours réussi les lancers importants en fin de match...

 

 A Joakim Noah, Kevin Séraphin, et quelques autres, en espérant que les vacances se passent gentiment, que les chevilles tiennent le coup, que la fonte se soulève, que les contrats se signent bien. Santé, les gars!

 

A coach Orenga, qui ne faisait déjà pas l’unanimité y compris au sein de sa propre escouade, et qui se prépare sans doute quelques moments sympa désormais… Bon courage amigo…

 

A ma chère et tendre, partie se coucher un peu navrée à la mi-temps, laissant en plan un mari ronchon et une équipe de France dans la panade…

 

A tous les décérébrés qui pensaient encore que Tony Parker n’est pas un joueur décisif.

 

A tous ces autres qui trouvaient le coaching de Collet minable. Ce soir en relançant Kahudi, Lauvergne et une bonne vieille zone des familles inédite depuis 2010, il les a sûrement régalés…

 

A l’âne qui écrit sur le site Lepoint.fr, qui se plaignait voici quelques jours de l’absence de volonté de nos joueurs, et souhaitait les voir enfin jouer au basket. Merci à lui pour sa ruade salvatrice…

 

Aux supporters des Bleus cardiaques, en espérant que tout va bien pour eux...

 

A tous ceux qui ont parié sur la France à la mi-temps, bien joué les gars, ça valait une belle cote!

 

A Victor Claver, mauvais sur le terrain, et carrément limite sur cette vilaine faute intentionnelle sur TP -mal sifflée - au cœur du money time…

 

A mes ongles, dont l’existence s’est cruellement réduite ce soir.

 

Aux cordes vocales de David Cozette et George Eddy, qui devront encore subir quelques agressions dimanche prochain…

 

Aux spectateurs non câblés, qui ont enfin pu voir leur équipe nationale sur le service public, et qui feront du coup rebelote face à la Lituanie, pour la grande finale…

 

A Flo Piétrus, Antoine Diot et Boris Diaw, tous trois épatants de volonté, héroïques au combat…

 

A la cheville de Mike Gélabale, en espérant que le choc avec les cent trente kilos de Marc Gasol ne l’ait pas endommagé trop durablement…

 

A Coach Collet, qui ne pouvait pas vraiment masquer son euphorie, devant les caméras, et c’était beau à voir…

 

A toutes ces équipes de France qui n’ont jamais rien gagné au niveau international, à tous leurs supporters, car le ciel n’a jamais semblé si bleu…

 

 

… Mais c’est bien entendu à Tony Parker, qu’il convient de dédier ce modeste billet. Le sincère hommage d’un supporter de toujours. Avec ce gars là, depuis des années, tous les étés, l’équipe de France devient une grande équipe. Notre meilleur joueur All time... Le meilleur meneur actuel, sans doute. Je ne fais pas partie de ceux qui le pensent inférieur à Chris Paul, ou je ne sais qui d’autre. Tony ce soir a été énorme, a maintenu à lui seul l’équipe en vie, avant de mater définitivement l’Espagne en seconde. Immense. Les oreilles, et la queue. Bon sang, que c’est bon !

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19 septembre 2013 4 19 /09 /septembre /2013 19:24

diaw

 Boris Diaw a été royal en quarts, face à Nachbar

 

Voilà, nous y sommes ! Passé le temps de matchs de préparation, de premier, puis de second tour, et autres amuse-gueules plus ou moins fades… Voilà nos Bleus de France à pied d’œuvre, là où ils se voyaient tous, quelques semaines auparavant, au moment de défier leur meilleur ennemi,  l’Espagne.

 

Qu’on le veuille ou non, chaque supporter français porte en lui la somme de frustrations née des échecs passés, où notre équipe, malgré d’évidentes qualités, n’a jamais su provoquer son destin autrement que pour des strapontins, dans l’histoire du basket continental. Et dans cette litanie de la loose, l’équipe espagnole a très régulièrement eu le rôle du méchant, de l’empêcheur de gagner en rond… le tout avec ce qu’il faut d’arrogance, voire  de vice, pour que chacun d’entre nous, joueurs, coachs, journalistes, supporters, soit marqué au fer rouge par nos échecs récurrents face à la Roja.

 

Demain donc, au lendemain d’une fort belle prestation collective face à l’hôte Slovène, l’équipe de France de basket affronte son bourreau habituel, pour une place en finale Continentale. Ce sera forcément énorme. Plusieurs raisons à cela.

 

-           Tout d’abord, sur le strict plan de l’enjeu sportif, les deux équipes sont désormais qualifiées pour les mondiaux, et à ce titre libérées du contrat minimum qui leur était imposé au début de cet Eurobasket. Si demain la France devait perdre ce match, on ne pourra plus parler d’Euro raté. Et puisque la route du Mondial est déjà ouverte, essayons donc de voir qui roule le plus vite…

 

-          Ensuite, parce que si la France a joué face à la Slovénie sa meilleure partition – défensive notamment – du tournoi, l’Espagne a de son côté atomisé la Serbie (90-60 !), dans l’autre quart de finale. Inutile de dire que, si les Bleus arrivent avec un réel regain de confiance sur cette demi-finale, il y a fort à parier que la bande à Gasol soit elle aussi gonflée à bloc. Eux aussi vont capitaliser sur ce match, et tâcher d’oublier les trois défaites subies lors des tours précédents.

 

-          Comme avancé plus haut, on ne peut bien-entendu pas négliger l’historique récent entre les deux équipes… La France et l’Espagne se rencontrent régulièrement depuis les années 2000, au moment où doivent se décerner les lauriers… Il y a fort à parier que cela dure à l’avenir, si l’on s’en fie aux résultats récents des équipes de jeunes… Une sérieuse rivalité est née entre les deux nations, accentuée par le fait que c’est presque toujours les rouges qui gagnent ! Aujourd’hui, même un match amical devient important, pour nous Français, dès lors que se présente la possibilité de vaincre le signe indien, ou plutôt ibérique.

 

-          Sans doute moins relevé qu’en 2011, du fait de nombreuses absences majeures dans la plupart des rosters, le championnat d’Europe n’a en revanche jamais été aussi ouvert que cette année. La Grèce ou la Russie, habituels prétendants au Graal, sont déjà passés à la trappe, tandis que chacune des équipes encore en vie a chuté au moins une fois depuis le début du tournoi. Bref, cette année, personne ne semble intouchable. Les Espagnols notamment, sont certes propulsés par une traction arrière du feu de Dieu, mais sont hyper dépendants du totem Marc Gasol dans la raquette. C’est loin d’être anodin tant, par le passé, les Français se sont cassés les dents sur la profondeur de banc insondable du jeu intérieur ibérique.

 

-          Enfin, pour la plupart de nos joueurs majeurs, la fenêtre de tir pour gagner un grand titre se réduit… TP et Boris ont 31 ans, Flo 32… Cette fois pourrait être la bonne, d’autant qu’au sein de la rotation désormais resserrée à sept joueurs de Vincent Collet, l’éclosion d’Alexis Ajinça offre de nouvelles possibilités au jeu français, tant en attaque qu’en défense. Notre tentaculaire pivot semble progresser de match en match, et l’équipe joue désormais pour lui. Reste à continuer de le faire en fin de match, les possessions ont tendance à être vampirisées par Tony Parker, avec il est vrai une réussite parfois impressionnante. En présence d’un tel scoreur à l’arrière, je suis convaincu que c’est dans l’alternance que viendra le salut des Bleus. Alexis offre cette possibilité, ne nous en privons pas, même face au mastard de Memphis…

 

 

Au final, l’occasion est trop belle! Enfin se faire le scalp espagnol, rabattre son insupportable caquet à Rudy « Mitchell » Fernandez et ses petits copains... 2005, 2011, 2012, c’est déjà trois fois trop, et il est temps que la série de crève-cœur s’arrête. Demain soir, c’est l'heure H, pour capitaine Babac et les siens.  Aucun retard ne sera excusé, pour ce Grand défi qui les attend.

 

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15 septembre 2013 7 15 /09 /septembre /2013 22:56

France-Lettonie, milieu du second quart-temps. Batum récupère la gonfle à 6m75, face au panier. Feinte. ésiteH  Hésite. Feinte encore, et shoote en se décalant, un peu à l’arrache. Le ballon monte très haut, trop haut en principe. Dedans ! C’est un de ces soirs où ça rigole… Batman lève un instant ses yeux de Bambi au ciel, on sent tout le soulagement dans son regard, toute sa joie après tant de frustrations depuis le début du tournoi. Jusque alors il avait pourcentage de réussite à la Manute Bol, et en était à 4 tirs rentrés à trois points sur 24 tentatives.

 

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Batum au contre face à la Lettonie, seule victoire du second tour...

 

Vendredi soir, grâce à une orgie offensive face aux Lettons, les Bleus ont assuré leur place en quarts. Deux jour plus tôt, de féroces Lituaniens avaient laissé notre escouade à quatorze longueurs, des doutes plein la tête. Certains même, sur la toile, s’étaient empressés de crier haro sur ces starlettes NBA, incapables de mettre à raison une bande d’ex-Russes inconnus au bataillon… Car ces observateurs zélés, qui ont cru bon de flinguer l’EDF après la défaite, n’y connaissent rien. Il ne faut rien y connaître pour ne pas savoir que la Lituanie est une grande nation de basket, un outsider très crédible pour le titre européen. Il ne faut rien y connaître pour oser critiquer l’engagement des Bleus, leur attachement au maillot, leur fidélité aux rendez-vous internationaux, tout millionnaires que sont la plupart de nos joueurs majeurs…

 

 Nicolas Batum est bien à l’image de cette équipe. Sans doute s’est-il mis tout seul trop de pression, sans doute se focalise-t-il trop sur le tir extérieur, alors qu’il est un slasher magnifique…Mais même quand en attaque tout allait mal, il n’a jamais baissé les bras, il n’a jamais levé le pied défensivement, dans son investissement physique. Rebonds, contres, interceptions, passes, il a fait du Batum. Et il a bien raison de se comparer à Kirilenko! Son seul vrai problème aujourd’hui, à mon sens, c’est d’être encore trop dans l’émotion Il n’y a qu’un marge infime, chez Nico, entre un état euphorique et les affres du doute. A l’image de l’équipe, encore une fois, Batum est un peu trop cyclothymique, et devra absolument mieux réguler ce défaut, s’il veut nous emmener loin. Au risque de me répéter ( Preview Eurobasket 2013 (2/2) – Bilan de la préparation des Bleus ) nous n’irons pas au bout sans lui, au niveau où il doit être.

 

Suite à la Lettonie, l’enjeu du match face aux Serbes était un peu édulcoré. Les deux équipes étant déjà mathématiquement assurées de finir à une des premières places… Comme on pouvait s’y attendre, les Serbes ont tout mis sur Krstic et sur leur engagement physique. Dans les deux cas, nos gars ont été embêtés, tant par l’impact offensif du mastar serbe (bien aidé par un arbitrage euh… Partizan, copyright @DavidCozette), que par l’impact physique de la longue rotation de coach Ivkovic. Il est symptomatique de voir que nous avons perdu nos moyens en attaque face à des adversaires rugueux et physiques, exactement ce même schéma que la France imposait naguère à ses adversaires. Aujourd’hui l’équilibre du jeu Français est plus porté vers l’attaque, mais à ce jeu là, il faut impérativement que nos shooteurs soient capables de mettre régulièrement dedans de loin, et sous pression. Tony Parker commence à piocher sévère, et même si Antoine Diot propose de plus en plus de jeu, et de défense, cela reste inquiétant pour la suite.

 

Alors désormais pour les Bleus, se profile à l’horizon un quart de finale évidemment brûlant, avec au choix l’Espagne,  la Croatie ou plus sûrement la Slovénie (à domicile donc) à se coltiner.  Pas simple, dans le meilleur des cas, presque injouable dans le pire… J’ai pourtant tendance à trouver que le ciel n’est pas si sombre  au dessus de nos têtes. La curieuse impression que nous avons les moyens de mettre tout le monde à terre. Les Bleus jouent à fond, depuis le début, les matchs cruciaux. Ceux qui comptaient moins, on les a perdus... A l’arrivée, deux façons de voir les choses : soit on se dit qu’on est limités, et qu’il faudra bagarrer pour les matchs de classement… Soit on se dit que les gars choisissent inconsciemment leurs matchs, et peuvent aller gagner un trophée, qui de toute façon récompensera une équipe qui n’est pas invaincue dans le tournoi… Qu'ils sont encore capables de se "coller des pains" -  dixit @Bomaye (Ali Traoré), de sonner la révolte et se transcender, ...

 

Je penche, vous l’aurez compris, pour la seconde option. Tony et Boris sont bien. Batum est - presque - redevenu Batman. Monsieur Lamonica n’arbitrera pas tous les matchs à venir… Et puis il y a le grand. L’immense brindille qu’on nous vendait déjà voilà dix ans, comme l’avenir du basket Français. Le vilain petit canard parti trop tôt se cramer outre-Atlantique, qui est devenu un albatros, tel qu’on n’osait plus l’espérer. Avec cet Alexis-là, on peut y croire, vraiment. A mercredi, Grand. A mercredi les gars. On sera là!

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9 septembre 2013 1 09 /09 /septembre /2013 23:25

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Les Bleus se qualifient sans convaincre.

 

 

Mise en péril par le collectif Ukrainien, l’Equipe de France de Basket a carrément frôlé la correctionnelle contre nos voisins Belges. A l’arrivée de cette première phase de poule, pourtant, les tricolores franchissent la ligne en tête, et se retrouvent mathématiquement avec un boulevard pour la seconde phase, qui les verra affronter Serbie, Lituanie et Lettonie. Rien qui doive faire peur. Mais tout pour être inquiets, quand même.

 

Contre l’Ukraine, dimanche, les Bleus ont longtemps été gênés aux entournures, comme on pouvait il est vrai s’y attendre, face à une escouade alors euphorique et invaincue. Il est symptomatique de voir le nombre de shoots forcés, sous pressions, en un mot impossibles, que les Ukrainiens ont mis lors de cette rencontre… Et du coup, nous avons eu toutes les peines du monde à les tenir en respect. L’engueulade de Vincent Collet sur Michaël Gélabale aura eu un effet salvateur, puisque derrière la réaction de l’ailier Guadeloupéen fut remarquable (10 pts, 5 rbds  au final). Jusque- là Boris Diaw (15 pts) nous avait maintenus en vie, tandis qu’en face le lutin Pooh Jeter (20 pts) faisait des misères à la mène.

 

Le début du troisième quart, ce fut aussi le moment de notre premier réel effort défensif du match, à l’image d’un Flo Piétrus qui a changé à lui seul la physionomie du match. Dur sur l’homme, prompt au sacrifice, impeccable sur les lignes de passe, énergique aux rebonds, Florent a régné défensivement sur ce match, même si ses statistiques quelconque lui rendent peu justice... De ce match, évidemment, on retiendra enfin le formidable show de Tony Parker, auteur de 28 pts, dont la moitié dans le seul dernier quart temps. De quoi faire avaler leur cravate à ses détracteurs, qui le jugent parfois « pas vraiment clutch », et même son short à Pooh Jeter… A l’arrivée, TP a finalement rassuré ses fans, et impressionné tous les observateurs. Il est en forme, de mieux en mieux, et peut porter l’équipe en attaque. C’est un de nos problèmes, sans doute : pourra-t-il le faire jusqu’au bout ?

 

Contre la Belgique, ce fut euh… différent. Autant l’Ukraine laissait l’image d’un bon test, autant ce match face à nos voisins Belges n’a ressemblé à rien, tant il fut marqué par l’incroyable schizophrénie des Bleus, et aussi l’énorme marge qui existe entre ces deux équipes ! En première mi-temps, air connu, la mousson s’est abattue à trois points sur notre défense, apathique et pour tout dire déprimante : 19-30 au premier quart, 34-46 à la pause, on s’en sortait presque bien… Et puis, en seconde mi-temps, Nando de Colo sonne le réveil, vite imité par TP (20 pts, 6 pds), la défense se remet en ordre de marche autour du tuteur Lauvergne (14 pts, 6 rbds) et fait facilement tomber la température dans la baraque à frites… Alors ça tourne très vite à la boucherie (32-9 au troisième quart pour les Bleus !). Diaw régale. Diot se prend pour Mike Miller. Enfin. Incompréhensible.

 

Au tour suivant, bien sûr, la France arrive en position de force, avec ses deux victoires validées face à la Belgique et l’Ukraine. Les trois autres adversaires sont tous de sérieux obstacles, mais rien de monstrueux non plus. Non, vraiment, nous avons complètement notre avenir entre nos mains. Et alors, je me pose plusieurs questions…

 

1-       1- Pourquoi tous nos adversaires donnent-ils toujours l’impression d’être des shooteurs d’élite en début de match ? Je ne cautionne pas le fatalisme largement répandu, qui consiste à dire « ils ont fait un gros début de match », « ils ont été super adroits, on ne pouvait rien faire »… Pas à tous les matchs, pas contre l’Allemagne, Israël, l’Ukraine et la Belgique ! Soyons sérieux : ce problème de tir de barrage à chaque début de match vient de notre manque d’impact défensif, de notre incapacité à hausser notre niveau autrement que dans la réaction. De la suffisance ? Cela ne pardonnera pas contre la Grèce, ou l’Espagne.

 

2-      2-  TP Dépendance ? Oui, mais quelle équipe ne le serait pas ? Quelle équipe peut se targuer d’avoir un tel joyau d'attaque au sein de son collectif ? Personne évidemment. Je trouve parfaitement normal que Tony soit notre figure de proue, et je suis même persuadé que sa seule présence galvanise nos adversaires… Il est notre meilleur atout, et à ce titre il est normal qu’il nous sorte régulièrement de la panade. D’autant plus que sa forme physique semble excellente. Il a pu se reposer contre la Grande Bretagne et Israël, c’est une bonne chose. Notons qu’il n’a pas forcé grand-chose, et se positionne parmi les joueurs les lus adroits de l’Euro, tous postes confondus… Espérons qu’au second tour nous pourrons à nouveau le ménager, une fois ou deux. Car nous ne serons pas champions d’Europe sans un grand Parker.

 

Voilà mes impressions à chaud, au soir de notre victoire contre la Belgique. Si l’espoir reste plus que jamais de mise, vous l’aurez compris, il va falloir que Coach Collet parvienne rapidement à gommer ces vilains débuts de match. Pour l’instant, l’Equipe de France ne fonctionne bien qu’au pied du mur,  et parvient sur son seul potentiel à écarter la concurrence. Mais ça ne durera qu’un temps. Les Bleus se sont auto-annoncés comme des prétendants. Ne veulent pas se cacher. Mais quand on a vraiment faim de victoire, de trophée, on n’attend pas la moitié du repas pour se mettre à table.Tony ne mangera pas toujours comme quatre.

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7 septembre 2013 6 07 /09 /septembre /2013 11:06

… plutôt favorablement. Et les deux défaites de l’équipe d’Allemagne, suite à son exploit inaugural, nous arrangent bien ! Il faut le dire, si ces Allemands vivent du tir à trois points (29/69 en trois matchs, quand même) ils en meurent aussi. Hier à ce jeu là, les surprenants Ukrainiens  - 3 victoires pour commencer le tournoi qualification déjà en poche – leur ont montré qui était Raoul en shootant à 13/29 de loin…

 

 

ajinça israel

 

Alexis Ajinça au dunk face à Israël

 

Le loupé inaugural donc, marqué par la crispation de certains de nos joueurs, couplée à de la suffisance en défense, ne sera peut être pas comptabilisé pour la phase suivante. Il faudrait pour ça que les Teutons ne passent pas le cut, ce qui semble être la tendance aujourd’hui. Cela permettrait à la France d’arriver vierge de toute défaite au moment d’être reversée dans une poule de six d’où sortiront quatre quarts de finalistes.

 

Sur les trois matches proprement dits, quelques enseignements. Tout d’abord bravo aux organisateurs Slovènes, qui sont parvenus à donner à un évènement continental des airs de Régionale 2 avec des gradins vides et une ambiance mortifère. Il doit y avoir quelque part, entre le choix du pays hôte, la publicité sur l’évènement et le prix des places, quelque chose de pourri au Royaume de la FIBA…

 

Revenons à nos Bleus. Globalement, comme cela était prévu, tous les matchs sont à portée de main, pour peu que TP et sa bande jouent à un niveau correct. Les Allemands ont certes pris feu à trois points, et planté des banderilles assez invraisemblables dans la dernière minute pour retourner le score… Mais nous avions été menés pendant 38 minutes avant de passer enfin devant. Pas vraiment un hold up, quoi. Et une faiblesse pour l’heure récurrente est apparue dans notre défense, sur les picks and roll, lorsque nos grands doivent faire un effort de mobilité et de vigilance, pour couvrir à la fois la pose d’écran adverse en tête de raquette puis le poste bas sur le pivot… A ce jeu là, on prend trop de tirs sur la truffe (hein, Daniel Clark?), et aussi trop de paniers faciles sous le cercle. Cela était flagrant contre l’Allemagne, mais aussi la Grande Bretagne, un peu moins face à Israël. Mais ces derniers ont fait preuve d’une telle faiblesse dans la peinture, qu’il faudra attendre le test Ukrainien demain pour voir si les Bleus ont vraiment su faire évoluer leurs automatismes en défense.

 

D’un point de vue individuel, les premiers enseignements commencent à tomber également. Nos cadres sont bien, et un « quatre majeur » Parker – Batum – Diaw – Ajinça se dégage très clairement, si l’on se fie au ratio +/- de chaque match : lorsque ces gars là sont sur le terrain, l’écart se creuse ! Beaucoup plus qu’avec tous les autres joueurs du roster. La cinquième place de titulaire échoit pour l’heure au sobre Michaël Gelabale, mais mon petit doigt me dit que Nando de Colo n’est plus très loin de mettre le nez à la fenêtre, si d’aventure Collet est contraint de jouer plus de small ball

 

Du côté de nos intérieurs, où se cristallisent la plupart des craintes des observateurs depuis la série de défections que l’EDF a dû subir, le bilan n’est pas si mal. Même plutôt bon depuis deux matchs pour l’interminable Alexis Ajinça, qui ne se contente pas d’intimider, mais prend désormais une vraie place en attaque. La frustration reste cependant, tant on devine qu’il a le potentiel pour désosser la plupart des raquettes adverses. Toujours est-il qu’il semble en progrès constants, sur ces trois matchs, un peu comme Johan Petro finalement. Ok, Johan est toujours coupable de sautes d’inattention, de mauvais choix, mais face à Israël il semble avoir saisi la chance que lui offrait Collet (10 pts, 5 rbds en 13 minutes). Enfin Joffrey Lauvergne est plutôt cantonné à un rôle défensif, de rotation, dont il s’acquitte sans problème. Et lui ne semble pas se poser plus de questions que ça.

 

A la mène, derrière un impeccable Tony Parker (qui a moins joué sur les deux dernières levées, une bonne chose) la hiérarchie n’est pas établie entre Heurtel et Diot. Le premier est clairement plus à même de coups d’éclat offensif, mais Antoine défend fort et semble plus complet. A voir sur la durée, mais je miserais volontiers sur un rôle élargi de Diot pour la fin du tournoi.

 

Il faut aussi aborder le cas Diaw. J’avais un peu taillé Boris voici quelques jours, tant il me semblait hors de forme, et peu influent au regard de son talent. Je continue de pester sur la détente qu’il n’a plus, mais il a montré sur ce début de tournoi qu’il restait un indispensable, tant en défense (il est vraiment fort sur ce plan) qu’en attaque où il semble de plus en plus agressif poste bas.

 

Au final, la France est à deux victoires pour une défaite, sachant que les deux équipes qui restent à jouer ont, elles aussi, un bilan positif. Il faudra vraiment gagner les deux parties, en vue de la suite. Le ballottage reste largement favorable, et l’impression laissée par les Bleus donne à penser qu’ils en ont encore beaucoup sous la semelle…

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2 septembre 2013 1 02 /09 /septembre /2013 10:56

Voici le bilan de l'ensemble des équipes qualifiées pour l'Eurobasket Slovène... L'Espagne est (quelle surprise!) la seule équipe invaincue en préparation... Mention très bien pour la Slovénie et la Lituanie... Bien pour la Grèce, la Serbiet et la France... Aucune équipe du futur groupe de la France ne ressort avec un bilan positif... Rendez-vous le 4 septembre, pour le début des hostilités!


GROUP A
France: 7-3
Belgium: 5-7
Ukraine: 3-5
Israel: 3-5
Germany: 3-7
Great Britain: 1-6


GROUP B
Lithuania: 11-1
Serbia: 8-3
Montenegro: 3-3
Latvia: 4-4
FYR Macedonia: 4-6
Bosnia and Herzegovina: 3-7


GROUP C
Spain: 8-0
Slovenia: 10-2
Poland: 6-5
Georgia: 4-6
Croatia: 4-6
Czech Republic: 2-5


GROUP D
Greece: 8-2
Italy: 5-6
Turkey: 6-5
Russia: 4-5
Finland: 2-5
Sweden: 1-5



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1 septembre 2013 7 01 /09 /septembre /2013 00:30

batum espagne

 

Place aux choses sérieuses ! Ce soir à Ljubljana s’est achevée la préparation de l’Equipe de France, une série d’une dizaine de matches d’un niveau assez inégal, où les Bleus nous auront tout à la fois ravis et frustrés, rassurés et inquiétés. Bref, une préparation comme on en voit finalement assez souvent, à ceci près : Vincent Collet et son staff n’ont pas traîné pour décider qui serait du voyage en Slovénie, ce qui est fatalement un signe positif pour le vécu collectif, les automatismes des douze sélectionnés. Enfin, aucun de nos joueurs ne s’est sérieusement blessé lors de ces matchs amicaux, ce qui est évidemment primordial avant d’aborder l’Euro.

 

Sur le bilan comptable en lui-même, ne lui donnons pas une importance exagérée. La France termine avec 7 victoires pour 3 défaites. Ce qui ne veut pas dire grand-chose. Elle aura relativement facilement assuré face aux équipes les moins prestigieuses, du genre de celles qu’elle devra écarter au premier tour de l’Eurobasket. En revanche, si elle s’en est sortie - de peu - face à la Serbie et la Slovénie (deux équipes qui semblent à même de jouer les outsiders dans les jours qui viennent), elle s’est cassée les dents sur les deux vrais gros morceaux qui lui étaient opposés, Grèce et Espagne. Deux favoris pour le titre.

 

Face aux Grecs, en début de préparation, les Bleus n’étaient sans doute pas au même point de préparation et de forme que leurs adversaires, et se sont montrés incapables de tenir le coup sur les postes extérieurs, à l’image de nos présumés leaders Parker et Batum. Les Grecs seront forts à l’Euro, pas de doute là-dessus. Lors de ce match, Alexis Ajinça a certes scoré 16 points (à 7/8 !), mais n’a finalement passé que dix minutes sur le terrain, à cause des fautes. Nous y reviendrons…

 

L’Espagne c’est une autre histoire. L’ennemi intime des Bleus s’est à nouveau montré intraitable, tant à Madrid qu’à Montpellier, alors même que ce sont deux des performances les plus encourageantes pour l’EDF. Lors de la seconde manche, en particulier, les Français avaient la partie en mains, et comme l’a finalement bien résumé Nico Batum, ont plus donné la victoire aux Espagnols que ces derniers ne sont allés le chercher. Ce qui arrive fréquemment lorsqu’un avantage psychologique existe entre deux équipes. Même si l’équilibre de l’escouade espagnole s’est largement déplacé de la peinture sur les extérieurs (quelle ligne arrière Rodriguez – Rubio – Llull – Calderon !), le résultat est le même, depuis de trop longues années… Et même si Marc Gasol semble assez esseulé in the paint, il va falloir le contrôler un minimum.

 

Reste au final une impression tout de même positive, de ce long mois d’août… Les Bleus, à l’image de ce que l’on avait déjà commencé à voir depuis 2011, sont de plus en plus efficients en attaque, plus adroits globalement, mais hélas aussi moins durs qu’avant en défense. A ce titre le choix d’un back up comme Thomas Heurtel derrière TP n’est pas anodin, et symptomatique aussi sans doute d’un choix délibéré de Vincent Collet, de ne pas aller contre la nature des talents présents. Si la France doit mettre plus de points pour gagner, elle les mettra. Qui s’en plaindra ? Dans le même ordre d’idées, la sous utilisation de Charles Kahudi, notre stoppeur attitré sur les extérieurs, lors des matches amicaux, va aussi dans le sens d’un changement de philosophie, en douceur… Les boulons défensifs ont tout de même été resserrés, lors du dernier match, contre la Slovénie, et il faudra impérativement que ce soit le cas désormais : lors des trois défaites de préparation, les Bleus ont encaissé plus de 80 points de moyenne… A ce train là, personne, sauf peut-être l’Espagne, ne peut s’en sortir.

 

Concernant les joueurs, leur forme actuelle, leur utilisation par le coach et l’impression dégagée par chacun d’entre eux, quelques changements semblent également poindre, par rapport aux standards habituels. Il est temps de faire une rapide revue d’effectifs.

 

Nando de Colo #12 : Il est devenu au fil des années le joker offensif de l’EDF. C’est à nouveau dans ce rôle qu’on l’attend en Slovénie. Il est l’un des meilleurs de l’équipe pour se créer des shoots, mettre des points face aux grosses défenses. N’a pas forcément le volume de jeu pour être titulaire, mais avoir un tel talent sur le banc, c’est une bénédiction pour Collet. Un des plus réguliers en prépa.

 

Johan Petro #7 : On le connait, surtout pour ses travers défensifs que pour ses bonnes mains. Mais il est finalement une bonne pioche, à ce stade. Efficient à mi-distance, pas ridicule aux rebonds, il évite la plupart du temps les sautes de concentration dont il est habituellement coutumier. S’est visiblement bien accommodé de son rôle d’intérieur de complément. 2m12, et 5 fautes à donner sur Gasol and co.

 

Tony Parker #9 : je ne partage pas l’enthousiasme assez général qui a suivi ses 26 points en une mi-temps contre l’Espagne. Il semble fatigué, après une saison de marathonien hyperactif (finales NBA, tournée en Asie…), et des années sans se reposer l’été… Ne s’est pas blessé, ce qui est essentiel, tant sa présence est la condition sine qua non de nos ambitions en Slovénie. Devra être ménagé sur le premier tour, et il faut souhaiter pour cela que ses back ups fassent bien le boulot. Alors, sur les matches couperet, on reverra peut-être le TP plein de jus, inarrêtable en pénétration, qui régale depuis des années, au Texas ou ailleurs.

 

Tomas Heurtel #10 : la surprise du chef. Adroit, vif, plein de culot en attaque, avec un belle vision du jeu en prime. Thomas perd peu de balles, et semble vraiment en grande forme. Un cabochard. Ne doute de rien. Hélas, mais on le savait, ses appuis de ballerine en attaque se transforment en semelles de plomb de l’autre côté du terrain, et il faudra faire avec cette faiblesse récurrente dans son jeu, et compenser au mieux sur les aides défensives.

 

Antoine Diot #6 : le dernier match, gagné aux forceps contre la Slovénie, avec un Diot ultra présent dans le money time, a dû changer pas mal de choses pour lui. Jusqu’ici, il avait presque l’air d’une erreur de casting, tant son apport était faible, et tant Collet semblait devoir le cantonner au bout du bout du banc… Mais contre le pays hôte de la compétition à venir, on a retrouvé Antoine tel qu’il est vraiment : fiable balle en main, clairvoyant (belle entente avec Ajinça), adroit et clutch. Pas manchot en défense, ce ne sera pas du luxe à ce poste.

 

Michaël Gélabale #15 : le métronome. Connu de tous en Europe, il est à la fois discret et indispensable à cette équipe. Solide en défense, sans réel point faible. Il reste sans doute le meilleur Bleu sur le catch and shoot. On aimerait parfois le voir prendre plus d’initiative, mais à sa décharge, il fait vraiment rarement de mauvais choix.

 

Joffrey Lauvergne #4 : la surprise du chef, bis ! Parti pour, au mieux, passer le cut de peu et cirer le banc, le fils de son père a montré qu’il a de qui tenir, et sera bien plus qu’un joueur de complément. A énormément progressé au Partizan. Par sa taille, ses qualités athlétiques et son énergie, il est déjà indispensable à l’équilibre défensif de l’EDF. Un rebondeur naturel. Comme dirait Jacques Monclar, Joffrey c'est une usine ! A parfois tendance à s’égarer, et à disparaitre, comme face à l’Espagne à Montpellier. Défaut de jeunesse, sans doute. Il faudra rester focus en Slovénie.

 

Nicolas Batum #5 : Batman est potentiellement le meilleur ailier du Vieux Continent. Ses performances face à l’Espagne (28 puis 24 d’évaluation) plaident pour lui. Il doit encore gagner en régularité, il le sait, il y travaille. Est devenu très fiable aux lancers, à trois points, et a vraiment progressé dans son jeu de passes. Devra endosser un costume de leader lors des gros matches, et ne pas confondre alors les termes leader et sauveur… Si Batum parvient à exploiter tout son potentiel, on sera bien.

 

Charles Kahudi #8 : une situation un peu bancale pour l’instant. Depuis toujours, il fait partie des joueurs qui sont à la limite de faire le voyage, ou rester à la maison. Cette fois, il sera là, et si l’on se fie à ses performances d’il y a deux ans, c’est un vrai bonus, tant sa défense et de niveau international. Mais la préparation ne plaide pas vraiment pour lui : très peu utilisé, il n’a pas pesé réellement, et semble encore chercher sa place et son rôle. Polyvalent et appliqué, il pourra se rendre utile, si Collet le fait jouer.

 

Alexis Ajinça #14 : Un arc en ciel ! Le soleil et la pluie en même temps… Alexis, à voir jouer, est aussi enthousiasmant qu’il est frustrant. Il est devenu un vrai bon joueur, potentiellement une arme atomique en attaque au poste de pivot, mais peine encore à accomplir les exploits pour lesquels on le devine paré. Doit absolument se canaliser et éviter les fautes bêtes, notamment sur les extérieurs. Des mains en or, même s’il a parfois pêché par excès de précipitation lors de la préparation. Un intimidateur hors pair, comme nous n’avons jamais eu en EDF (pardon Fred Weis). Son bon dernier quart contre les Slovènes doit le mettre en confiance.

 

Florent Piétrus #11 : lui aussi, on le connaît, tout le monde le connaît en Europe. Il est la clé de voûte défensive de notre équipe de France, et assure par son activité de l’ombre des balles volées, des shoots loupés adverses, des rebonds offensifs. Il est indispensable, même s’il n’est sans doute pas souhaitable qu’il joue trop. Son jeu à l’énergie doit bénéficier d’une fraicheur physique optimale, pour réellement être efficace. Une valeur sûre, un totem.

 

Boris Diaw #13 : Leader spirituel des Bleus avec son pote TP, il m’inquiète au plus haut point. Semblait assez saignant en début de préparation, mais s’est peu à peu enfoncé dans l’insignifiant sur les derniers matches. A se demander si sa condition physique, toujours précaire en apparence, n’est pas une limite infranchissable dès lors que le niveau athlétique des adversaires progresse… Il n’est pas tabou de dire que Boris est sans doute un poil trop gros, pour un gars qui joué les finales NBA et n’a quasiment pas coupé cet été… Ok, le Président tient sur ses appuis face à n’importe quel Babar des raquettes, sa qualité de passe est intacte, mais il a disparu des écrans statistiques aux rebonds, contres, et même points marqués. Il nous doit une revanche en Slovénie.

 

 

… Voilà, finalement, comme à chaque fois, bien difficile de savoir si les bonnes surprises vont confirmer, si les déceptions ne vont pas s’estomper, si les inquiétudes sont bien fondées. On en saura plus à partir de la semaine prochaine, et encore pus certainement lors du second tour. Là, on verra vraiment si nos Bleus sont taillés pour l’aventure qui s’offre à eux. Bonne chance à eux, il en faudra. Forcément.

 

 

 

 

Récapitulatif des scores en préparation :

 

France - Finlande (02/08/13, à Pau) : 101 – 93

Allemagne – France (06/08/13, à Mannheim) : 84 – 89

France – Allemagne (09/08/13, à Strasbourg) : 74 – 66

France – Croatie (10/08/13, Strasbourg) : 92 – 60

France – Grèce (11/08/13, à Strasbourg) : 67 – 79

France – Serbie (15/08/13, à Antibes) : 78 – 74 (OT)

France – Géorgie (17/08/13, à Antibes) : 86 – 71

Espagne – France (23/08/13, à Madrid) : 85 - 76

France – Espagne (26/08/13, à Montpellier) : 84 - 85

Slovénie – France (31/08/13, à Ljubljana) : 65 - 70

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21 août 2013 3 21 /08 /août /2013 23:09

 slovenia

 

Allez, histoire de patienter, entre deux matches de prépa, voici une preview de ce qui attend l'équipe de France à l'Eurobasket Slovène, du 4 au 22 septembre 2013...

 

 

De l’avis général, la France est franchement bien tombée, avec cette poule initiale au sein de laquelle elle devra affronter la Grande Bretagne, l’Ukraine, Israël, l’Allemagne et nos voisins Belges… Il semble permis de voir plus loin : sur le potentiel pur, sur l’expérience et le talent, l’EDF peut (doit?) terminer en tête de ce groupe. Un sans faute lors de ce premier acte est largement envisageable, d’autant que certains de nos adversaires à venir n’ont, eux non plus, pas été épargnés par les forfaits… A ce titre, il est utile de rappeler que la seconde phase de poule gardera « en mémoire » une partie des résultats de la première phase : les victoires acquises contre les meilleures équipes de ce groupe A seront conservées pour la suite. D’où l’intérêt de ne rien lâcher en route.

 

D’emblée, l’Allemagne se présentera face aux Bleus. Récemment dominée en préparation, privée de son vieux Wunderkid Dirk Nowitzki, et même du Caveman Chris Kaman, cette équipe-là ne semble pas en mesure de résister longtemps à l’impact athlétique de l’EDF. Attention, quand même, nos deux confrontations en préparation l’ont démontré, les teutons ne lâchent rien, et seront prêts au combat.

 

Place à la Grande Bretagne ensuite. Un roster où la liste des forfaits a plus de gueule que le cinq de départ… Pensez que la frontline Britannique aurait pu être composée de Joel Freeland, Pops Mensah-Bonsu et Luol Deng… Au final, ça sent la loose outre Manche, et il y a peu de chance de voir cette équipe briguer un des trois spots pour le tour suivant.

 

Israël sera au menu du 6 septembre. Un rival historique, sur lequel l’EDF avait pris la mauvaise habitude de se casser les dents dans les années 80… mais ça, c’était avant! La colonne vertébrale issue du Maccabi (Pnini, Eliyahu, Green, Halperin) est certes un gage de solidité, d'expérience, mais ça sera quand même juste pour viser mieux qu’un rôle d’outsider dans ce groupe A. L’examen du roster montre qu’aucun joueur ne dépasse 2m05, une tare souvent rédhibitoire à ce niveau.

 

L’Ukraine, qui nous a souvent posé problème dans un passé récent, ne devra pas être négligée. L’ex-Béarnais et ailier emblématique de la sélection Artur Drozdov ne sera pas là. Le coach Mike Fratello est finalement la principale attraction de cette équipe en reconstruction, et peut-être sa principale source d’espoir… Certains matches de préparation ont tourné à la boucherie (46-74 vs Slovénie, 68-96 vs Serbie). Avec le sérieux requis, on doit se rendre ce match-là facile.

 

Pour finir, la Belgique nous sera opposée. Les fans Français se souviennent sans doute de la courte défaite de Anvers, lors d’une finale aller de repêchages, pour l’Eurobasket 2009… Et aussi de la victoire triomphale au retour ! Hors de leurs bases, et malgré la présence de quelques joueurs de talent (le power Alex Hervelle, notamment, habitué des joutes Espagnoles et d’Euroleague), la France est largement au dessus. Attention aux sautes de concentration, tout de même : il s’agira du dernier match du premier tour, et nous serons alors sans doute – espérons-le – déjà qualifiés, face à un adversaire qui jouera peut-être sa peau à quitte ou double…

 

Par la suite, si tout va bien, nos Bleus croiseront le fer lors d’une seconde phase de poules, dont sortiront les huit quart des finalistes.

 

Il est vraiment tôt pour faire un pronostic réel de cette seconde phase. Mais sur la valeur pure des équipes, la profondeur de banc, et au jeu des désistements, on peut penser que se dégage un petit groupe de favoris : Espagne (malgré les absences de Pau Gasol, Ibaka, Mirotic, Navarro, Reyes, excusez du peu…), France (inutile de rappeler les noms des lâcheurs, hein), Grèce et Slovénie, parce qu’elle sera à domicile.

 

Derrière, quelques outsiders probables , la Lituanie, Russie, Turquie, Bosnie et Serbie… Il faut sans doute exclure de cette liste l’Italie, qui en l’absence d’Andrea Bargnani n’a pas grand-chose à proposer dans la raquette, La Lettonie privée de sa poutre maîtresse Andris Biedrins, et la République de Macédoine, car il semble inconcevable que Bo Mac Calebb puisse refaire le même show que lors du dernier Eurobasket…

 

(à suivre « EDF – Bilan des matches de préparation »… à la fin de la préparation !)

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1 juillet 2013 1 01 /07 /juillet /2013 22:49

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Le podium, une montagne d'amertume pour les Bleues...


Assommées. Ce soir, sur le plateau que leur avait consacré Sport+, les joueuses de l’équipe de France l’étaient visiblement encore, en pleine digestion de la cruelle et pour tout dire incroyable défaite de dimanche soir, face à l’Espagne (qui d’autre ?)…

 

Un tout petit point d’écart au final, vraiment que dalle. Juste la différence entre le bonheur et l’amertume, entre un titre de MVP pour Sancho Lyttle, et un match de mammouth frustré pour Sandrine Gruda… Non, contrairement à ce que certains journalistes maladroits ont pu raconter après coup, les Françaises n’avaient pas grand-chose à envier aux Ibères, et n’ont jamais été réellement dominées. Chaque équipe est parvenue à avancer ses pions, la paire de meneuses espagnoles parvenant en début de match à scléroser le jeu d’attaque bleu, tandis que la puissance intérieure des Braqueuses faisait plier l’adversaire, plus tard dans la partie… Les deux équipes se sont vraiment tenues à rien, tout au long du match. Et dans ces cas là, les individualités font souvent la différence. A ce petit jeu la doublette Alba Torrens/Sancho Lyttle a été la plus performante. Ce n’est pas nouveau, un One two punch de qualité, permet souvent de faire des petites différences, sur les affrontement les plus serrés. Les joueurs d’exception décident souvent du sort des matches d’exception.

 

On le savait, on le sentait déjà avant cette finale, que ces deux joueuses hors normes portaient en elles l’essentiel des espoirs de la Roja. Alba Torrens, c’est un modèle unique, une ailière taillée dans un corps d’intérieure, dotée d’une fluidité et d’une adresse incroyables pour sa taille… Ralentie quelques mois par une grave blessure au genou, elle est désormais revenue au niveau qui fait déjà d’elle une des superstars du circuit international, à seulement 22 ans. Quant à Sancho Lyttle, elle est l’incontestable intérieure numéro un du tournoi, produisant avec une régularité métronomique des statistiques énormes, impactant par sa seule présence athlétique l’ensemble des raquettes européennes. Ces deux là, disons le franchement, ont su encore élever leur niveau de jeu le jour de la Finale. Chez les Braqueuses, il me semble que seule Sandrine Gruda est parvenue à entrer dans cette forme de transe offensive qui finit par faire basculer un match… J’ai cru, comme beaucoup, que Céline Dumerc allait à nouveau inventer à elle seule une fin à ce match, comme elle l’avait si bien fait face à la Suède en quarts. Hélas, Caps, comme beaucoup de ses coéquipières, n’avait plus grand-chose à donner, dans la moiteur des derniers instants, peut-être même plus émoussée nerveusement que physiquement.

 

Soyons clair, les dernières minutes du match sont globalement à l’avantage des Françaises, et il s’en faut d’un miracle (on doit le voir ainsi sur la Péninsule) pour que Lyttle rentre ce tir crucial à la sonnerie des vingt-quatre secondes, puis que derrière les Bleues ne parviennent plus à donner l’estocade. Le coup est passé tout près, le casse était à portée de main, mais au final les Braqueuses se sont faites coffrer, sans qu’il n’y ait grand-chose à y redire. Juste l’ immense frustration, née de cet écart, ridiculement réduit…

 

Dommage, pour cette équipe qui aura fait un tournoi superbe. Dommage, car quoi que la pression d’être favorites ait pu leur faire perdre d’influx, les Françaises ont su gérer leur statut avec courage, maturité et enthousiasme. Une joie de jouer ensemble et de se battre qui semblait assez évidente, un des souvenirs majeurs que je garderai de cet Eurobasket.

 

Dommage aussi pour Edwige Lawson-Wade et Emmeline N’Dongue qui n’auront plus de revanche à préparer, se positionnant désormais à l’écart des joutes internationales…

 

Dommage bien-sûr, car la finale était retransmise sur France télévisions. A la bonne heure. Trois millions et demi de téléspectateurs pour la finale sur France 3. Sept fois plus que la veille sur France 4… Pas mal du tout, quand on y réfléchit. Le basket est totalement invisible des chaînes non payantes, depuis des années. Personne, en dehors de l’irréductible noyau de base des fans de basket ne connaît les joueuses, l’histoire, voire les règles de ce sport. Pour du sport féminin retransmis en  « one shot », sans publicité, sur des chaînes qui ne font finalement jamais de fortes audiences, c’est plutôt pas mal… Et qu’on arrête de nous dire que le basket français manque de résultats ! Sur les quinze dernières années, l’EDF féminine cumule cinq podiums continentaux (dont deux titres en 2001 et 2009), l’argent au JO de 2012, tandis que les hommes font deux podiums et également l’argent au JO (Sidney 2000) sur la même période. Bref, ont est constamment compétitifs, nos équipes jouent toujours la gagne, sur ces dernières années. On a des vedettes, des gens charismatiques. Mais les médias ne suivent pas. Et qu’on ne s’y trompe pas, un titre cette année pour les Braqueuses n’aurait rien changé, sur ce plan là du moins…

 

Dommage oui, car nos filles étaient prêtes pour la victoire, portées par le certitude d’en avoir les moyens, portées par l’engouement formidable que leurs matches ont soulevé, que ce soit en Vendée ou dans le Nord… Cela restera assurément une de leurs grandes réussites sur ce tournoi, que chacune de nos joueuses pourra garder au fond de son cœur et de ses souvenirs, quand il faudra revenir plus sereinement sur ce triomphe avorté.

 

Il sera bientôt temps de se projeter sur les échéances mondiales à venir, dès l’an prochain. De se remotiver vers un objectif commun, où les Françaises seront à nouveau à compter parmi les cadors… Pour celles d’entre elles qui arrivent dans la trentaine, l’occasion vaudra cher, assurément. La France du basket aura à nouveau les yeux de Chimène pour ses Braqueuses, et on reparlera d’ambitions… mais on n’en est pas là. La défaite d’hier, si elle n’a rien d’infâmant, fait vraiment mal. Je crois qu’il est juste de temps de digérer tout cela. Et de remercier les filles, pour ces magnifiques moments partagés.

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